Par : A. A-B & B. N.
Le jeune vendeur de légumes de 30 ans de la Rue Benbadis, qui répondait aux initiales de M. M. a succombé à ses brûlures la veille de l’Aïd el Fitr à 15h30, a-t-on appris de sources médicales. Le jeune homme avait des « brulures entre le 2e degré profond et le 3e degré sur près de 80% de la surface corporel suite à une tentative d’immolation par le feu à l’aide d’un combustible », affirme notre source qui précise que son cas était désespéré depuis son hospitalisation, compte tenu de la gravité et de l’étendue de ses brulures.
Les faits remontent à l’après-midi du samedi 8 mai, lorsqu’un policier avait saisi la balance du vendeur informel de légumes au niveau de la rue Ibn Badis. Le trentenaire n’ayant pas supporté cette situation et s’estimant laisé et harcelé par l’agent de police a décidé de verser une matière inflammable sur son t-shirt avant de mettre le feu à son corps. Un geste désespéré censé montrer le profond sentiment de « hogra » dont M. M. s’estimait être la victime.
La nuit même de cet incident, c’est les réseaux sociaux qui se sont enflammés. Les internautes n’ont pas hésité, sous le coup des émotions, à condamner fermement les agents de maintien de l’ordre qui sont intervenus pour libérer l’espace public, en partageant une vidéo publié par les amis du défunt. Dans cette vidéo d’une dizaine de minutes, l’un des amis de la victime apportait son témoignage.
« L’agent de police est venu me provoquer avant qu’il m’embarque. Mon ami, avec lequel je travaille, avait essayé de calmer la situation. J’étais dans la voiture de la police lorsque j’ai entendu mon ami discuter avec le policier. Il lui a demandé de me libérer et lui a promis qu’il va prendre ses marchandises et rentrer chez lui avant que le climat ne se tend entre eux. Le policier a confisqué la balance tout en insultant mon ami » raconte le témoin en question. Pris par la colère, le vendeur s’est approché de sa voiture et a ouvert le capot. Le concerné a versé de l’essence ou de l’huile de moteur sur ses vêtements et aurait tenté de s’immoler.
Contacté par Le Provincial, la sureté de la wilaya d’Annaba a bien voulu donner sa version des faits. L’institution a catégoriquement démenti les propos qui ont été avancés par les amis de la victime, insistant ainsi sur le fait que ses fonctionnaires sont dûment conscients de la déontologie de la mission qui leur a été confié. « Le policier était sur les lieux pour libérer la route et alléger l’embouteillage causé par les tables et les véhicules des vendeurs à la sauvette qui ont gravement envahit l’endroit. Ce dernier a fait face à une large contestation de la part de la victime, mais cela ne l’a pas poussé à lui manquer de respect, encore moins à oser lui demander un-pot-de vain. C’est une version complètement erronée mais surtout illogique » indique la cellule de communication avant d’ajouter que « les accusateurs ne possèdent aucune preuve contre le policier, sinon ils auront pu filmer la scène ou bien déposer plainte. Nous n’hésiterons pas à prendre tous les mesures nécessaires le cas échéant ».