Après cinq (5) longues années marquées par des annonces répétées et des promesses non tenues, un premier acte concret vient enfin d’être posé pour la réhabilitation du téléphérique. La journée d’hier a marqué l’arrivée d’un lot d’équipements techniques nécessaires aux travaux, stigmatisant un tournant attendu depuis trop longtemps par les habitants de Séraïdi et les usagers de ce moyen de transport.
Ce matériel, comprenant une freineuse, une dérouleuse et un outillage spécifique pour le déroulage des câbles, constitue la toute première avancée palpable d’un projet enlisé dans les retards et les justifications. Jusqu’ici, ce ne furent que des discours officiels et des dates de remise en service sans cesse repoussées, plongeant les citoyens dans une frustration croissante.
Le téléphérique, à l’arrêt depuis janvier 2019 en raison des graves intempéries ayant provoqué des glissements de terrain et l’effondrement de pylônes, est resté au centre d’un feuilleton où la communication a souvent supplanté l’action. Malgré une enveloppe budgétaire de 30 milliards de DA allouée aux travaux, peu de concret n’a, jusque-là, été entrepris pour sortir ce projet de l’impasse.
Avec l’arrivée de ce premier lot d’équipements, la donne pourrait enfin changer. Si les travaux avancent désormais à un rythme soutenu, ce téléphérique, qui relie Annaba à la commune de Séraïdi en 20 minutes, pourrait redonner un souffle de vie à des milliers de passagers confrontés au quotidien à des transports alternatifs coûteux et peu pratiques.
Pour les habitants de Séraïdi, en particulier, ce moyen de transport est vital. Faute de téléphérique, ils subissent depuis des années le diktat des transporteurs privés, notamment les taxis et les fourgonnettes, avec des temps d’attente interminables.
Mais au-delà de sa fonction pratique, le téléphérique revêt une importance touristique. Avec ses cabines perchées à 100 mètres d’altitude, offrant une vue imprenable sur les paysages époustouflants de l’Edough, il est un levier de développement majeur pour une région aux atouts naturels indéniables.
Si l’arrivée de ce matériel marque le premier geste tangible depuis le lancement des travaux, de nombreuses étapes restent à franchir. Une seconde livraison d’équipements est encore attendue, et des doutes subsistent quant à la capacité des autorités à tenir les délais.
Pour les habitants et usagers, il est temps que cette succession de discours et de promesses fasse place à des résultats réels. La patience a ses limites, et ce projet, longtemps enlisé, doit désormais répondre aux attentes de ceux qui en dépendent.
L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action. Si ce premier pas peut être salué, les regards restent tournés vers la suite des travaux. La réhabilitation du téléphérique, devenue une affaire d’honneur autant que de nécessité, ne doit plus connaître de nouveaux retards.
Par : Mahdi AMA