Un profond sentiment de tristesse a enveloppé la commune de Bouhamra, suite au suicide d’un jeune collégien de 13 ans. Ce drame, survenu après la publication des résultats scolaires, soulève des interrogations sur le poids de la pression académique et le bien-être psychologique des élèves.
Louai, élève en troisième année moyenne au collège Jabir ibn Hayyan, est décrit par ses proches comme un enfant calme et studieux. Pourtant, un événement anodin pour certains, –une note en histoire-géographie jugée insatisfaisante–, semble avoir suffi à bouleverser son équilibre émotionnel. Selon les premiers témoignages, le jeune garçon aurait redouté une réaction sévère de son entourage, ce qui aurait pu le pousser à commettre l’irréparable.
Le contexte familial de Louai n’est pas sans défis. Souffrant d’anémie, il nécessitait des soins médicaux réguliers, ce qui pouvait également peser sur son moral.
Le décès de Louai a provoqué une onde de choc dans son entourage et au sein de la communauté éducative. Parents, enseignants et élèves sont profondément affectés par cette tragédie. Ce qui met en lumière les fragilités émotionnelles des jeunes confrontés à un environnement scolaire parfois oppressant.
Lors de ses obsèques, une foule endeuillée s’est rassemblée pour rendre hommage à l’adolescent. Le désarroi était palpable, et les interrogations nombreuses : comment une simple note peut-elle avoir des conséquences aussi tragiques?
Les dangers de la pression scolaire
Cet incident dramatique n’est pas un cas isolé. Chaque année, des enfants et adolescents cèdent sous le poids des attentes académiques. L’obsession de la réussite scolaire, renforcée par la crainte de sanctions ou de désapprobation, peut entraîner des niveaux élevés de stress, voire des troubles psychologiques.
Les experts s’accordent à dire que cette pression doit être repensée. «L’éducation devrait être un moyen d’émancipation et non une source d’angoisse», explique un psychologue scolaire. «Il est impératif de créer un environnement où les élèves peuvent apprendre de leurs erreurs sans craindre les répercussions.»
Cet événement tragique interpelle l’ensemble de la société. Il invite à un examen profond des pratiques éducatives, mais aussi des dynamiques familiales. Les établissements scolaires doivent renforcer les dispositifs d’accompagnement psychologique et promouvoir une approche plus humaine de l’évaluation des élèves.
Dans le même temps, les familles ont un rôle-clé à jouer. Encourager le dialogue, écouter sans juger et valoriser les efforts, au-delà des simples résultats, sont des pratiques essentielles pour protéger le bien-être des enfants.
Le suicide de Louai est un signal d’alarme. Il appelle à une refonte des priorités éducatives en Algérie, où l’excellence scolaire ne devrait jamais se faire au détriment de la santé mentale. Ce drame met en lumière la nécessité de replacer l’humain au centre des préoccupations éducatives et de construire un système qui valorise l’épanouissement personnel autant que la réussite académique.
Alors que la communauté de Bouhamra pleure la perte de Louai, il nous appartient, collectivement, de tirer les leçons de cette tragédie pour qu’aucun autre enfant ne soit victime d’un système qui oublie parfois leur fragilité.
Par : Mahdi AMA