Par : M.Lilia
La cour d’appel d’Annaba a prononcé, avant-hier, son verdict à l’encontre des quatorze suspects poursuivis dans l’affaire de trafic de semoule aux moulins Seybouse. La directrice B.L. a été relaxée alors que les 13 autres accusé ont bénéficié d’un allègement des peines.
Au terme de ce procès, la totalité des personnes impliquées dans cette affaire ont bénéficié d’un allègement de peines, à l’exception de l’ex-directrice des Moulins Seybouse qui a été relaxée.
Pas moins de 14 personnes sont impliquées dans ce dossier qui avait été révélé au grand jour par les éléments de la Gendarmerie nationale et où de lourdes charges étaient mentionnées. En effet, il est question de charges relatives au détournement, dilapidation de deniers publics, abus de pouvoir, fausses déclarations, écritures comptables, fraudes fiscales…etc.
Les 14 mis en cause, dont 8 avaient comparus arrêtés, H.N, H.S et B.A ont écopé d’une année avec sursis, M.M, L.R et D.L, 2 années de prison dont une avec sursis et pour R.A et H.S, 18 mois dont 9 avec sursis. Concernant les 6 autres accusés qui avaient bénéficié de la liberté provisoire en comparaissant libres, ces derniers ont écopé d’une année de prison ferme et avec sursis.
La genèse de cette affaire remonte aux débuts de la crise sanitaire, suite à des pratiques de spéculations commanditées par les gestionnaires des moulins en question ; le détournement de la matière subventionnée avait sérieusement impacté l’économie régionale tout en suscitant la colère du peuple qui devait faire face à la pénurie de semoule engendrée par ces pratiques.
En effet, certaines minoteries ont été complices de cette crise de la semoule, en cédant la quasi-totalité de leurs productions aux spéculateurs. Les moulins Seybouse feraient partie desdites minoteries, d’après les charges qui pèsent sur ses gestionnaires. Avec la rupture de cette denrée alimentaire au niveau des Moulins Seybouse, les stratagèmes se multipliaient pour arnaquer et spéculer sur la farine et la semoule et le nombre des clients grossistes fictifs a augmenté, à telle enseigne que ces pratiques ont dégénéré sur des crises puisqu’on approvisionnait de faux clients qui se présentaient avec des registres de commerce scannés et des cartes clients apocryphes.
Il s’agissait donc d’un véritable trafic monté en bande organisée par des personnes ayant d’importantes responsabilités administratives au sein du complexe, situé au niveau du quartier de Sidi Brahim, sur le boulevard de l’ALN. Un trafic qui avait d’ailleurs engendré des mouvements de protestation et des dérapages au niveau du siège des moulins à plusieurs reprises au début de la crise sanitaire. Des citoyens, lassés de rechercher de la semoule, avaient tenté de dérober des sacs directement au niveau des moulins.