La maison d’édition « Sefar » a célébré la journée de la femme en fêtant la sortie de trois livres d’auteures de l’Est algérien.
C’est une fête particulière ! La maison d’édition, créée il y a quelques mois, vient de sortir ses premiers livres. Un évènement que l’éditeur a voulu mettre en lumière en invitant écrivaines et journalistes pour valoriser la femme, le livre et communiquer sur sa vision. Le poète palestinien Mustapha Hamdane, la poétesse Nadia Nouacer, Mira Rdjimi, l’écrivain Abderaouf Zouaoui, Oum Sara, Zahra Tabache… étaient conviés.
En effet, cette jeune maison d’édition compte devenir un acteur culturel important. Une série d’activités autour du livre est programmée. La poétesse Nadia Nouacer a annoncé la tenue des prochaines éditions de son Salon culturel mensuel chez Sefar. La directrice Adra Bouyounès déclare : « Nous avons signé des contrats d’édition avec plus de femmes que d’hommes. La femme algérienne est créative, elle occupe une place importante dans le milieu littéraire ». Elle ajoute : « Nous allons lancer incessamment notre club culturel, un magazine et des ateliers d’écriture ».
Trois livres ont été présentés. « Ala kaid dama », « Vivant en larmes » de Soraya Belouettar a suscité un tollé de réactions parmi le public. Elle dénonce dans ce recueil de poésie la souffrance des femmes, et ne mâche pas ses mots accusant l’homme comme étant source de tous les maux. « Je me suis beaucoup inspirée des souffrances de femmes autour de moi, de mon vécu et de tout ce que j’ai pu lire et acquérir comme connaissances pour le dénoncer» déclare-t-elle. « Un ouvrage qui soulage », répliquent les unes, « La femme est tout aussi responsable ! » commentent les autres, « Etes-vous féministe ? » demande une journaliste. Ce n’était certainement pas le procès de l’homme que l’auteure a voulu, mais une réalité magnifiquement relatée par Soraya.
Un autre livre, une autre approche. Nassima Bensalem de Batna a présenté son ouvrage « Zaoujet errais » « La femme du Président ». Pour elle, la femme algérienne est aujourd’hui entrepreneure, artiste, pilote…. « La simple ménagère est productive à partir de chez elle » déclare-t-elle. L’auteure n’est ni dans l’accusation, ni dans la victimisation, elle évoque la femme à sa manière. Elle s’inspire pour ce recueil de nouvelles, de femmes qu’elle a connues dans le milieu associatif, en y introduisant les histoires de personnalités connues telles qu’Oprah Winfrey, Lady Diana, Hillary Clinton… Son message est soft et évoque les problèmes que rencontre une large frange de la société. Dans son intervention, elle a mis l’accent sur la nouvelle intitulée « La femme du président », éponyme de son livre. Elle y raconte les péripéties des familles et épouses d’hommes occupant des postes de responsabilité.
La troisième auteure de la wilaya d’El Oued, Fouzia Chena, n’a pas pu assister à la rencontre, son ouvrage a été présenté par la poétesse Nadia Nouacer.
La présence du poète Hocine Larbaa a rehaussé la rencontre, il a modéré la séance avec éloquence et générosité. Il trouvait à chaque fois les mots justes et de beaux poèmes pour décrire les écrivaines et passer la parole au public, dans les locaux de la maison d’édition Sefar, certes exigus, mais Ô combien vastes d’esprits et de perspectives.
Par : Fatima Zohra Bouledroua