Hier, à 10 heures, un rassemblement revendicatif a eu lieu devant la direction de l’Éducation de la wilaya d’Annaba. Les superviseurs de l’Education et les directeurs des écoles primaires, réunis à l’appel du Syndicat National des Superviseurs de l’Éducation et des Adjoints de l’Éducation, ont exprimé leur mécontentement face au contenu du projet de loi portant statut particulier des fonctionnaires du secteur éducatif.
Dispositions jugées discriminatoires dans le projet de loi
Selon les représentants syndicaux, le projet de loi en question introduit des dispositions jugées discriminatoires, notamment l’arrêt du parcours de promotion pour les superviseurs au niveau du grade de «superviseur général», classé dans la catégorie 13. Cette limitation entrave la progression de carrière des membres du corps de supervision, créant une inégalité flagrante avec d’autres corps du secteur éducatif.
Le Bureau national du syndicat a exprimé sa frustration face à l’inaction du ministère de tutelle concernant les propositions soumises précédemment, notamment la fixation de la période d’intégration à 10 ans pour les superviseurs. Cette mesure est censée offrir une évolution de carrière plus juste.
Demande de reconnaissance de l’expérience professionnelle
Les superviseurs réclament la reconnaissance de leur expérience professionnelle en valorisant l’ancienneté générale et en prenant en compte tous les diplômes, conformément au décret présidentiel 266/14, y compris ceux délivrés par les instituts nationaux de formation.
Les superviseurs demandent l’intégration immédiate des grades menacés de disparition dans le grade de «superviseur pédagogique», ainsi qu’une garantie de promotions successives dans le parcours professionnel, avec des grades tels que superviseur principal, superviseur général et inspecteur du corps des superviseurs.
Revendications liées aux conditions de travail et aux primes
Les superviseurs appellent à la suppression de certaines mesures jugées discriminatoires et à la création de primes spécifiques adaptées à leur corps de métier. Ils revendiquent également une réduction de la charge horaire hebdomadaire et une amélioration des conditions de remplacement en cas d’absences pour maternité ou maladie.
Les directeurs des écoles primaires se joignent à la protestation
Les directeurs des écoles primaires de la wilaya d’Annaba ont également exprimé leur mécontentement. Une grève nationale est prévue les lundi, mardi et mercredi prochains, correspondant aux 13, 14 et 15 janvier 2025. Selon la représentante des directeurs des écoles primaires, cette mobilisation vise à rejeter catégoriquement leur classement actuel au niveau 15, jugé insuffisant et inadapté aux responsabilités qu’ils assument quotidiennement.
Insatisfaction face au projet de loi du 26 décembre 2024
Les directeurs contestent, de même, la version du projet de loi présentée lors de la réunion du 26 décembre 2024. Ils estiment que cette version ignore leurs revendications principales et néglige plusieurs points essentiels liés à la revalorisation de leur statut. Parmi leurs revendications figure une révision complète du système indemnitaire, accompagnée d’une augmentation significative de la prime de responsabilité et d’encadrement. Selon eux, les montants actuels ne reflètent ni l’importance de leur rôle dans la gestion pédagogique, ni la complexité de leurs missions.
Face à cette double contestation, le secteur de l’Education semble se diriger vers une période de tensions accrues. Le ministère de tutelle est appelé à réagir rapidement pour apaiser les inquiétudes des différents corps professionnels et garantir un climat propice au bon déroulement des activités éducatives.
Par : Ikram Saker