Le dossier des salles de cinéma, fermées dans la wilaya d’Annaba, a été de nouveau ouvert, marquant un moment clé lors de la clôture des Journées de la semaine du Film révolutionnaire, organisée du 29 juin au 5 juillet 2024, au Théâtre régional Azzedine Medjoubi. Cet événement s’est inscrit dans le cadre des célébrations commémorant le 62ème anniversaire de la fête de l’Indépendance et de la Jeunesse, où le film «Patrouille de l’Est» de Amar Laskri a été projeté vendredi soir, attirant une foule nombreuse dans la salle de spectacle du Théâtre d’Annaba.
Dans son allocution, le wali, Abdelkader Djellaoui, a souligné l’importance cruciale de l’opération de réhabilitation et de réouverture des salles de cinéma existantes dans la wilaya, laissées à l’abandon depuis des années, et qui se trouvent aujourd’hui dans un état lamentable.
Le chef de l’Exécutif de la wilaya a promis que ce problème serait pris en considération avant le mois de décembre de l’année en cours. Il est, également, à noter que le wali a assuré qu’une attention particulière serait accordée aux associations de musique et d’art dans la wilaya, soulignant ainsi une volonté de revitaliser le paysage culturel local.
Le constat des salles de cinéma à Annaba est particulièrement préoccupant. Depuis des décennies, toutes les salles de la ville ont été détournées de leur vocation initiale ou ont, tout simplement, été fermées. À l’image des cinémas L’Olympia, El Karama (ex-Rex) et l’Edough (ex-Le Colisée), transformés en cafétérias, ou encore le cinéma Chahrazed (ex-Le Vox), reconverti en salle de sport. La dégradation de ces infrastructures est manifeste.
La seule salle de cinéma à Annaba ayant bénéficié d’un budget conséquent pour sa réhabilitation est El Manar (anciennement Les Variétés). Malheureusement, ce projet est en suspens depuis plusieurs années pour des raisons inconnues. En effet, depuis 2021, date à laquelle le permis de construire a été délivré, les travaux n’ont jamais commencé, laissant les cinéphiles annabis dans l’expectative.
Ce problème a également été soulevé lors du Festival du Film Méditerranéen, suscitant des interrogations légitimes quant à la tenue d’un festival de cinéma dans une ville dépourvue de telles infrastructures. Le conseiller du ministère de la Culture a souligné que des efforts sont en cours pour réhabiliter ces salles et les rendre accessibles aux exploitants publics et privés.
Cette initiative du wali a été bien accueillie par les citoyens de la ville d’Annaba, qui ont prouvé, à plusieurs reprises, leur engouement pour le cinéma, que ce soit lors du Festival du Film méditerranéen ou durant la semaine du Film révolutionnaire, où la salle de spectacle du Théâtre Régional Azzedine Medjoubi était archicomble à chaque projection.
Il est indéniable que la réouverture des salles de cinéma pourrait insuffler une nouvelle dynamique culturelle à Annaba, redonnant vie à des espaces délaissés et répondant à l’attente fervente des habitants pour des lieux de divertissement et de culture. La réhabilitation de ces infrastructures est donc, non seulement, un enjeu patrimonial, mais aussi un vecteur de revitalisation sociale et culturelle pour la ville.
Par : Ikram Saker