Lutte contre la migration clandestine, le terrorisme, le crime organisé, mais aussi la protection civile, la gestion de la ville, du trafic routier…Autant de questions à l’ordre du jour de la visite de deux jours du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, M. Brahim Merad, en Espagne, entamé lundi 24 février.
A l’issue de sa rencontre avec son homologue espagnol, M. Fernando Grande-Marlaska Gomez, Merad a tenu à affirmer que “cette visite revêt une importance particulière dans le but de dynamiser la coopération bilatérale et renforcer la coordination et la consultation continue sur les questions d’intérêt commun”.
Il est aussi nécessaire d’ “examiner les actions et programmes communs qui peuvent être mis en œuvre afin de promouvoir la coopération entre nos deux pays”.
Bien entendu le ministre a donné un aperçu sur les questions d’intérêts communs évoquées pour l’occasion.
Crise migratoire : Merad expose la doctrine algérienne
Il est question donc de la migration irrégulière. “L’un des défis les plus importants auxquels nos deux pays et toute notre région sont confrontés depuis de nombreuses années est peut-être celui lié à la migration irrégulière”, a-t-il déclaré, rappelant que “l’Algérie a adopté une approche globale et une vision intégrée pour faire face aux risques résultant de ce phénomène et dans le but d’assurer une prise en charge appropriée dans ses différentes dimensions”.
“Aujourd’hui, nous notons avec satisfaction les résultats obtenus grâce aux efforts combinés de toutes les parties impliquées et au professionnalisme des organes opérationnels, dirigés par l’Armée Nationale Populaire, qui ont permis une gestion optimale des défis posés par le phénomène de la migration irrégulière”, a-t-il indiqué.
Merad a fait remarquer dans ce sens que l’Algérie “a également obtenu d’autres résultats positifs grâce à une coopération étroite avec le bureau de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) en Algérie dans le domaine du retour volontaire des migrants irréguliers dans leurs pays d’origine en facilitant le retour de plus de 8 000 migrants”.
Ainsi, a-t-il ajouté à propos de cette question, “l’Algérie demeure pleinement convaincue que faire face au phénomène de la migration irrégulière de manière durable et globale nécessite d’accorder une importance particulière à la question du développement dans les pays d’origine afin de contenir ce phénomène et d’en limiter les répercussions”.
“C’est la vision que le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, tient à consacrer à travers un engagement effectif dans le soutien des efforts de développement dans les pays voisins”, a-t-il déclaré.
La criminalité transfrontalière, un fléau à éliminer
Le ministre de l’Intérieur a également relevé “l’importance de renforcer l’étroite coopération entre les agences et institutions compétentes des deux pays dans le domaine de la sécurité qui se fonde sur l’accord bilatéral entre les gouvernements des deux pays qui concerne la lutte contre le terrorisme et le crime organisé”.
“La lutte contre la criminalité transfrontalière, notamment le trafic illicite d’armes, de munitions, de drogues, la cybercriminalité et la criminalité économique, ainsi que le trafic d’êtres humains et d’organes humains, notamment au vu de la croissance des phénomènes criminels, de leur prolifération, de la diversité de leurs méthodes et de leur recours à des moyens modernes, nécessite le renforcement de l’action conjointe”, a-t-il estimé.
Et “compte tenu de la nature transfrontalière de ces menaces à la sécurité”, Merad a appelé à “une intensification de la coordination, de la consultation et de l’échange d’informations entre les services de sécurité, d’une manière qui contribue à affronter, réprimer et neutraliser les réseaux du crime organisé”.
Par ailleurs, tout en appréciant, comme il l’a signalé, “les acquis de la coopération entre les ministères de l’Intérieur des deux pays dans le domaine de la protection civile”, il a exprimé son souhait de dynamiser la coopération bilatérale, dans le domaine de la sécurité routière, “notamment en ouvrant des ateliers pour développer les compétences, améliorer les capacités techniques et contrôler les technologies modernes de gestion du trafic et les intégrer dans le système de gouvernance de ce secteur”.
Par : Elyas Abdelbaki