Par : Aek Djerbah
Ras El Oued est l’une des daïras, pour ne pas dire future wilaya déléguée, qui ne disposent à ce jour, ni d’un Centre d’enfouissement technique (CET), ni d’une STEP. La première, une installation qui sert à stocker et à traiter les ordures ménagères, la deuxièmes une station pour traiter les eaux usées. En effet, la région a bénéficie de deux projets de CET, l’un pour les déchets solides et l’autre pour les déchets ménagers ; malheureusement ces derniers sont otages des tiroirs. Les travaux de réalisation du premier CET se sont heurtés aux oppositions de certains bénéficiaires des exploitations agricoles, pourtant l’Etat avait alloué des enveloppes pour les indemniser, croit-on savoir. Actuellement, la ville fait face à un gros problème environnemental, elle continue de subir de plein fouet les effets néfastes de la pollution générée par les décharges sauvages qui l’assiègent de toutes parts, des millions de tonnes de déchets sont stockés à l’air libre. Des associations exhortent le wali à intervenir pour pouvoir concrétiser ces deux projets de développement pour lesquels l’Etat aurait mobilisé plus de cinquante milliards de centimes, nous dit-on. Les tares de la ville ne se limitent pas à l’absence de ces infrastructures, elle souffre également de l’épineux problème de pollution, toutes les eaux usées de la ville sont déversées dans la nature à l’entrée Nord. Des odeurs nauséabondes et repoussantes agressent les visiteurs en attendant la réalisation de la STEP dont l’achèvement des travaux est renvoyé à chaque fois à une date ultérieure en dépit des promesses faites. La dernière visite du chantier de réalisation de la station d épuration effectuée par le ministre des Ressources en eau de l’époque, à savoir Ali Hamma, remonte à vingt mois, un projet qui tarde à voir le jour et dont l’étude remonte à 2005, pour un délai de réalisation de 18 mois. En effet, en dépit des promesses des responsables du projet qui se sont engagés à livrer l’infrastructure dans un délai ne dépassant les huit mois, la réalité du terrain ne réconforte point leurs propos, car le chantier accuse un grand retard et risque de se prolonger dans le temps. Au moment de la visite, le taux physique était de 20%, le ministre alors avait menacé de prendre les mesures qui s’imposaient. Au fur et à mesure, ces assurances se sont avérées des chimères pour ne pas dire des mensonges auxquels nous ont habitués les chefs de projets. « J’ai mal pour ce pays qui est aussi le mien, puisque j’y suis né, même si j’ai fait ma vie ailleurs. Depuis deux décennies, peut-être un peu plus, à chacun de mes retours au pays, je suis consternée par le spectacle désolant qui s’offre à mes yeux, les détritus en tout genre jonchent les rues, des sacs en plastique volent au vent, s’accrochent aux arbres et donnent un air tragique à nos espaces jadis tant lumineux. Si notre terre pouvait pleurer, nous l’entendrions gémir. Tout cela est révoltant. Je me demande comment vous avez pu en arriver là et surtout comment nous pouvons nous complaire dans cette situation qui nous déshonore», tels sont les propos d’un nostalgique de l’Algérie du bon vieux temps.