Par : A.A
Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les ordures ménagères sont passées, l’espace d’un mois, voire moins, du simple au double. Le constat est à la fois frustrant et désolant. Il est aussi un indice de cette tendance dévastatrice qu’a prise notre mode de consommation. Une tendance dont les signes sont là : nous achetons pour ensuite jeter carrément dans la poubelle ! Pour preuve, les bacs à ordures sont, à longueur de journée, pleins à craquer. On y trouve un peu de tout dans ces ordures ménagères. De quoi nourrir plusieurs bouches affamées, affirme ce père de famille, rencontré à la sortie d’une mosquée. Les campagnes menées par des associations caritatives, à travers les réseaux sociaux, n’ont rien pu faire pour arrêter ce gaspillage. Les prêches religieux ont connu le même sort. Nous sommes en train d’assister, en quelque sorte, à une défiance de toutes les règles du bon sens. En dépit de son caractère nocif sur tous les plans, environnemental et social entre autres, le gaspillage fait partie intégrante d’une société qui verse de plus en plus dans une consommation excessivement excessive. Sans doute aucun, le gaspillage est financier, mais il est aussi d’ordre moral, a tenu à dire ce citoyen, qui n’a pas caché sa désolation face à ces tonnes de déchets ménagers que les éboueurs ramassent chaque jour de nos quartiers. Que vous soyez à Boussouf, à Ziadia, à Belle vue ou dans un quartier de la ville, c’est la même scène qui se répète : les ordures font presque partie du décor de ces quartiers. En se rendant ces jours-ci dans ces quartiers, et dans d’autres certainement, on a l’impression que les éboueurs seraient, peut être, en grève. Loin de là, l’explication à cette accablante situation réside dans cette « hystérie » qui a gagné les esprits durant ce mois de la Rahma. Ramadhan a beaucoup perdu de sa spiritualité, s’accordent à dire de nombreux fidèles. Ce constat illustre parfaitement les ambivalences de la société, pour paraphraser A.D, un sociologue qui n’a pas caché sa frustration de toutes ces scènes auxquelles nous assistons impuissants, chaque jour.