Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, devrait arriver aujourd’hui à Alger, ont indiqué plusieurs médias de ce pays, dont « La Razon », « ABC Espana » ou l’agence de presse « Servimedia ».
Un déplacement qui devra sceller d’une manière définitive la « normalisation » des relations qui ont connu des tensions entre 2022 et 2023 en raison du « changement brusque » survenu à l’époque dans la position espagnole vis-à-vis de la question du Sahara Occidental.
Une visite qui devra servir aussi, ont précisé ces mêmes sources, pour évoquer l’épineuse problématique de la « migration clandestine ».
« Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, se rendra ce lundi 20 octobre à Alger (Algérie) pour rencontrer son homologue algérien, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud », a affirmé, à cet effet, « Servimedia », soulignant que cette rencontre « sera fortement marquée par le drame migratoire et par l’augmentation de l’arrivée de migrants aux Baléares ».
« Lors de ce déplacement, Marlaska sera accompagné du commissaire général de l’Immigration et des Frontières de la Police nationale, Julian Avila, du chef du commandement des Frontières et de la Police maritime de la Garde civile, Manuel Navarrete, des directrices générales des Relations internationales et de l’Immigration ainsi que de la Protection civile et des Urgences, Elena Garzon et Virginia Barcones, respectivement ainsi que du directeur général de la Circulation, Pere Navarro », a ajouté la même source.
Sceller la fin des tensions
Mais au-delà de l’importance de la question migratoire, le déplacement du ministre espagnol à Alger, après la visite effectuée par le ministre algérien de l’Intérieur, en Espagne, au mois de février dernier, est censée sceller, d’une manière définitive, la fin de « tensions» entre les deux pays qui ont duré près de deux années et un retour à un partenariat plutôt privilégié eu égard au volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne.
« Cette visite en Algérie constitue la première effectuée par un membre du gouvernement espagnol depuis que, en 2022, Alger a suspendu le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, en réaction au revirement de la position de l’exécutif espagnol sur la question du Sahara », a ainsi rappelé « Servimedia ».
Il est utile de signaler, dans ce sens, que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, devait se rendre en février 2024, à Alger, mais sa visite avait été annulée à la dernière minute.
Finalement, ce n’est qu’en mars 2025 que le chef de la diplomatie espagnole a rencontré son homologue algérien, Ahmed Attaf, en marge de la réunion ministérielle du G20 qui s’est tenue à Johannesburg, en Afrique du Sud, c’est à dire quelques jours après le déplacement du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire de l’époque, M. Brahim Merad, en Espagne.
Retour sur une relation tumultueuse
Il est à rappeler, en dernier lieu, que les relations algéro-espagnoles ont connu une période de tumultueuse entre 2022 et 2023, l’Algérie ayant rappelé, en mars 2022, son ambassadeur en Espagne, à la suite du « brusque revirement » de la position des autorités espagnoles au sujet du Sahara Occidental. Quelques jours auparavant, le Premier ministre espagnol ayant exprimé son soutien au « plan d’autonomie marocain ».
Par la suite, le 8 juin 2022, l’Algérie avait décidé de suspendre le « Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération » signé avec l’Espagne le 8 octobre 2002.
Le lendemain, « les domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits et services, de et vers l’Espagne ont été gelées ».
A l’exception des livraisons du gaz, non-concernées par ces mesures, toutes les transactions commerciales avec l’Espagne avaient été bloquées.
Ce n’est que près d’un an et demi après, en novembre 2023, que l’Algérie a nommé un nouvel ambassadeur en Espagne.
Les choses ont peu à peu repris leur cours habituel jusqu’à la reprise complète du commerce entre les deux pays en novembre 2024.
Ainsi, après le déplacement de Merad, en Espagne, au mois de février, la rencontre entre Attaf et Albares au mois de mars, à Johannesburg, ce déplacement aujourd’hui à Alger du ministre espagnol de l’Intérieur va sceller définitivement un retour « à la normal » entre l’Algérie et l’Espagne.
Par : Elyas Abdelbaki












