Dans une lettre datée du 27 novembre dernier, la Ligue des droits de l’Homme, bureau d’Annaba, a interpellé le wali de la wilaya concernant la situation alarmante du quartier Seybouse, également connu sous le nom de “Joanonville”. Ce courrier, signé par le président et les membres exécutifs de l’organisation, décrit une réalité accablante pour les habitants de ce quartier historique, situé à quelques mètres seulement du centre-ville.
Le document souligne que ledit carré, malgré sa proximité avec le centre d’Annaba et son rôle stratégique dans le paysage urbain, est aujourd’hui relégué au second plan par les autorités locales. La cité est décrite comme une «véritable zone sinistrée», transformée en un gigantesque chantier. Les entreprises, qui y opèrent, n’accordent aucune attention aux conditions de vie des résidents, exacerbant les nuisances par des émissions massives de poussière et par le passage incessant de camions et de tracteurs.
Par ailleurs, les habitants subissent depuis des années les conséquences de la pollution industrielle, notamment les émanations toxiques de l’usine Fertial, les particules de phosphate transportées depuis le port d’Annaba, ainsi que le charbon en transit vers l’usine d’El Hadjar. S’ajoute à cela, un réseau de câbles électriques qui encerclent le quartier, accentuant les dangers pour les résidents.
La Ligue des droits de l’Homme a également dénoncé l’accaparement des terrains initialement destinés à des projets d’utilité publique pour le quartier. Parmi ces projets figurent la construction de 500 logements, un stade de 5.000 places, une gare routière, ainsi que des espaces verts et des installations de loisirs. Ces initiatives, qui devaient améliorer la qualité de vie des habitants, ont été abandonnées ou récupérées par des entreprises privées, sans que les autorités locales ne réagissent.
Face à cette situation, la Ligue des droits de l’Homme interpelle directement le wali : «Où est l’attention portée à ces citoyens?». Elle rappelle que l’État mobilise des ressources importantes pour préserver la santé et le bien-être de la population, des objectifs qui semblent oubliés dans cette cité.
Le courrier conclut par une demande au wali d’effectuer une visite sur place pour constater l’ampleur des problèmes et prendre des mesures concrètes. Les résidents de Seybouse, laissés pour compte, espèrent que leurs voix seront enfin entendues.
Par : Ikram Saker