Par : A.A.
Les jours se succèdent et se ressemblent pour les cancéreux. En l’absence de médicaments, encore et toujours, les malades sont ainsi appelés à recourir à leurs propres moyens pour se faire soigner. C’est une véritable gymnastique que ces patients, déjà épuisés par la maladie, sont contraints de faire quotidiennement. Désespérément, ils cherchent ces médicaments nécessaires à la chimiothérapie. Les choix sont souvent limités, pour ne pas dire inexistants. En dépit de toutes les assurances et les promesses faites par la tutelle, les choses ne semblent pas s’améliorer. Rien ne prête malheureusement à l’optimisme. Une parente d’une malade atteinte d’un cancer du foie, nous a fait cette déclaration amère : ‘’Qu’ils le disent ouvertement aux malades : on ne peut rien faire pour soulager vos douleurs’’. Gemzar 1 gramme, un médicament destiné à cette catégorie de malades, est inexistant dans les officines de toutes les structures de santé de la wilaya, affirme notre interlocutrice. Depuis plusieurs mois, nous sommes à la recherche de ce médicament, poursuit-elle. Et d’ajouter que les quelques flacons que nous avions ont été épuisés il y a plus de quinze jours. L’arrêt du traitement pour un cancéreux est synonyme de complications assez graves, reconnait un jeune médecin spécialiste. Le message adressé à ces malades est clair : préparez-vous à mourir, mais dans la douleur. C’est une forme « d’euthanasie », qui ne dit pas son nom, à laquelle on assiste aujourd’hui. On est en train de dire, en quelque sorte, à d’autres malades de se préparer au même scénario que les cancéreux. Sans doute aucun, la prise en charge d’un cancéreux est loin d’être facile. Mais, cela ne peut nullement justifier ce laxisme, sournoisement voilé, constaté dans les services chargés de cette mission. Ces services qu’il faudrait humaniser. Un aspect qui constitue un des facteurs primordiaux de cette prise en charge du cancéreux, en particulier et du malade, en général. La souffrance du patient n’est pas uniquement d’ordre physique, elle est aussi morale. En effet, le sourire ou la bonne parole ont, depuis longtemps, quitté nos hôpitaux. Un sourire peut guérir, n’est- ce pas ? Un constat que tout le monde s’accorde à dire. Une chose est sûre, la galère des cancéreux, et des autres sujets atteints de maladies chroniques, continue. Ces derniers ne demandent, en effet, qu’une chose : leur droit à des soins.