Par : Fatima Zahra Bouledroua
Aujourd’hui même, en cette date commémorative du 17 Octobre 1961, sort en Algérie, chez l’éditeur Media-plus l’ouvrage « ICI ON NOYA LES ALGÉRIENS » de Fabrice Riceputi, précédé de « UNE PASSION DÉCOLONIALE » Par Edwy Plenel, journaliste, directeur et cofondateur de Media-part, avec une préface de l’historien Gilles Manceron. Par ailleurs, Media plus- marquera fortement le mois de Novembre, avec la parution du livre « Asssia Djebar, le manuscrit inachevé » dirigé par Calle-Gruber et Anaïs Frantz.
Publié en France en septembre 2021, par la maison d’édition Le Passager Clandestin, « Ici on noya les algériens » sort aujourd’hui en Algérie chez l’éditeur Média-Plus, Constantine. Comportant 288 pages, « ICI ON NOYA LES ALGERIENS » de Fabrice Riceputi, que le lecteur peut découvrir dès aujourd’hui, n’est pas uniquement un rappel de l’histoire. C’est avant tout un hommage à un homme qui a fait éclater ce massacre au grand jour. En effet, Jean-Luc Einaudi a joué un grand rôle dans la connaissance historique et publique du dramatique évènement du 17 Octobre 1961. Il a été qualifié par l’historien Mohamed Harbi de « Héros moral ». Les massacres du 17 Octobre 1961 dont le nombre de morts reste inconnu à ce jour, n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Dans un extrait de la préface, l’historien et spécialiste du colonialisme Français, Gilles Manceron explique « Ce livre rend justice à un auteur qui ne revendiquait pas le titre d’historien, mais dont la contribution a pourtant été essentielle à la connaissance d’un épisode important de notre histoire contemporaine. En effet, c’est grâce à l’enquête solitaire et assidue conduite par cet éducateur à la Protection judiciaire de la jeunesse qu’a pu être connu ce crime d’État longtemps occulté que fut la répression massive perpétrée par la police à l’automne 1961 contre les travailleurs algériens de la région parisienne ».
Texte quatrième de couverture
« SOUS LE PONT SAINT-MICHEL COULE LE SANG. »
Paris, 17 octobre 1961, 20 h 30. À cinq mois de la fin de la guerre d’Algérie, des dizaines de milliers d’Algériens, hommes, femmes et enfants, manifestent pacifiquement contre le couvre-feu qui leur est imposé par le préfet de police Maurice Papon. La répression est d’une violence inouïe : onze mille personnes sont raflées, brutalisées et détenues dans des camps improvisés. Plus d’une centaine sont « noyées…par balles » dans la Seine. Pourtant, le lendemain, les rapports officiels ne font état que de deux morts. Face à ce mensonge d’État, un « simple citoyen » se fait chercheur. Il s’appelle Jean-Luc Einaudi. Pendant trente ans, ce « héros moral » surmonte les obstacles – omerta, archives verrouillées, procès… – pour faire connaître et reconnaître le crime d’État. C’est cette bataille intellectuelle, judiciaire et politique que retrace Fabrice Riceputi dans un récit documenté et passionnant…
Cet essai est précédé d’un texte inédit d’Edwy Plenel, », journaliste et cofondateur de Mediapart, « Une passion décoloniale », ainsi que d’une préface de Gilles Manceron, spécialiste de l’histoire coloniale française. Fabrice Riceputi :Historien et enseignant, anime les sites histoirecoloniale.net et 1000autres.org, consacrés à l’actualité des questions coloniales et postcoloniales et à la guerre d’indépendance algérienne ».
« ASSIA DJEBAR. LE MANUSCRIT INACHEVÉ »
Sous la direction de Calle-Gruber et Anaïs Frantz, le livre « Assia Djebar, Le manuscrit inachevé », déjà paru en France cette année chez Presses Sorbonne Nouvelle, sera publié au mois de novembre 2021 chez l’éditeur Média-Plus Constantine, pour l’Algérie. Il contient 240 pages.
Nous pouvons lire sur la quatrième de couverture
« Ce livre apporte un éclairage tout à fait nouveau sur l’écriture d’Assia Djebar, écrivain majeur de la littérature francophone, élue à l’Académie française en 2005, en publiant un texte inédit, manuscrit inachevé qui devait s’intituler « Les Larmes d’Augustin » et constituer un « Quatuor algérien » avec les trois romans précédemment publiés : L’Amour, la fantasia, Ombre sultane, Vaste est la prison.
Au centre du volume : le tapuscrit des trois premiers chapitres du roman, qui ne s’appellera jamais Les Larmes d’Augustin. Et un mystère : celui de l’inachèvement de ce texte, écrit et projeté pendant vingt ans, dont il semble que l’architecture soit demeurée indécise. Publier un tel document, c’est instituer le manuscrit en archive, c’est-à-dire en assurer la transmission et l’héritage, en le donnant aux lectures à venir. Faire lire un manuscrit inachevé, c’est aussi s’obliger à en respecter l’inachèvement, c’est-à-dire l’accompagner d’une réflexion critique méthodologique. Par quoi il devient objet de recherche.
Depuis sa rencontre avec Assia Djebar, en 1987, Mireille Calle-Gruber a accompagné l’œuvre de l’écrivain par la publication d’études (Assia Djebar ou la résistance de l’écriture, 2001 ; Assia Djebar, ministère des Affaires Étrangères, 2006) et de colloques (dont le colloque de la Maison des écrivains à Paris, en collaboration avec l’Académie royale de Belgique, 2005, et le colloque de Cerisy, publié aux PSN, en 2010) mais aussi d’inédits d’Assia Djebar et d’entretiens avec elle. Elle a prononcé la Laudatio d’Assia Djebar lors de la remise du doctorat honoris causa de l’université d’Osnabrück à l’écrivain. Assia Djebar projetait de tourner un film sur le roman de Mireille Calle-Gruber : Tombeau d’Akhnaton . Anaïs Frantz enseigne la littérature et les études de genre à Paris. Chercheure associée de l’ITEM/CNRS où elle travaille sur les manuscrits de Violette Leduc, elle a également publié plusieurs ouvrages avec Mireille Calle-Gruber dont Politique et poétique du genre dans les migrations. Femmes entre les deux rives de la Méditerranée (Presses de Tanger, 2011) ».
Assia Djebar
De son vrai nom Fatima-Zohra Imalayène, née à Ouled Hamou (département d’Alger) près d’Ain Bessem dans l’actuelle wilaya de Bouira (Algérie) le 30 Juin 1936, décédée le 06/02/2015, est une écrivaine algérienne d’expression française, auteur de romans, nouvelles, poésie et essais.
Née dans une famille de petite bourgeoisie traditionnelle algérienne, elle fait ses études à partir de 10 ans, au collège de Blida où elle commence à apprendre le grec ancien, le latin et l’anglais. En 1953, elle obtient le baccalauréat. En 1954, elle entre en khâgne à Paris (lycée Fénelon). L’année suivante, elle entre à l’École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, où elle choisit l’étude de l’Histoire. En 1957, elle publie son premier roman, “La Soif”, adoptant un nom de plume, Assia Djebar. Elle épouse l’écrivain Walid Carn puis quitte la France.
À partir de 1959, elle étudie et enseigne l’histoire moderne et contemporaine du Maghreb à la Faculté des lettres de Rabat. Le 1er juillet 1962, elle retourne en Algérie. Elle est professeur d’histoire à l’université d’Alger, jusqu’en 1965, où l’enseignement de l’histoire et de la philosophie passe en langue arabe.
De 1966 à 1975, elle réside le plus souvent en France (Paris), et séjourne régulièrement en Algérie. Elle écrit la pièce “Rouge l’aube” avec son premier mari. Elle se remarie avec Malek Alloula.
Elle réalise deux films, “La Nouba des Femmes du Mont Chenoua” en 1978 et “La Zerda ou les chants de l’oubli” en 1982. Son recueil de nouvelles “Femmes d’Alger dans leur appartement” est publié en 1980. De 1995 à 2001, elle est directrice du Centre d’études françaises et francophones de Louisiane aux États-Unis. En 1999, elle est élue membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et le 16 juin 2005, à l’Académie française.
Depuis 2001, elle enseignait au département d’études françaises de l’université de New York.