Les pouvoirs publics accordent une importance particulière à l’amélioration de la prise en charge des malades dans les différents établissements publics à travers le territoire national. Les nombreuses décisions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et ses orientations pour l’amélioration de la qualité des soins, conjuguées aux interventions des ministres de la Santé et de l’Industrie pharmaceutique en témoignent.
Cet intérêt particulier accordé, à juste titre, à ce secteur névralgique s’est traduit sur le terrain par une valse des directeurs des établissements sanitaires ayant échoué dans leurs missions. Une valse qui se poursuit encore. A Annaba, le CHU a vu défiler trois DG en moins d’une année. Cette structure est, certes, la plus importante de la région, mais elle est loin d’être la seule à connaître des dysfonctionnements qui pénalisent le malade. L’établissement public hospitalier d’El Hadjar connaît depuis quelques mois de nombreux problèmes. Les patients de cette structure sanitaires sont, évidemment, les premiers à en payer les pots cassés.
« Mauvaise gestion chronique »
Pour des médecins exerçant au niveau de l’EPH El Hadjar, le diagnostic est évident : leur structure est malade et cette pathologie est la « mauvaise gestion chronique ». Sinon, comment expliquer qu’un scanner ultra-performant soit maintenu en panne depuis plus de 3 années, alors que l’Etat a dépensé sans compter pour son acquisition ? Les patients, traités à l’EPH El Hadjar, sont régulièrement évacués vers le CHU, lorsque leur cas nécessite un scanner. Une évacuation avec son lot de désagréments et de contraintes.
Même constat pour l’autoclave, cet appareil de stérilisation indispensable à la réalisation d’interventions chirurgicales. Nombreux sont les patients qui attendent d’être opérés. Mais le programme des interventions chirurgicales a pris un immense retard à cause, justement, de la panne des autoclaves dont dispose la deuxième plus importante structure sanitaire de la wilaya, après le CHU.
La vague de froid qu’a connue dernièrement Annaba, à l’image de nombreuses autres wilayas du pays, a mis à nu un autre problème de taille : la panne du chauffage. De nombreux malades ont donc été hospitalisés dans des conditions, pour le moins, inhumaines.
Les malades ne sont pas les seuls à souffrir de cette situation. Le personnel soignant, qui ne peut exercer dans des conditions saines et adéquates, s’en trouve également pénalisé. Ceux-ci dénoncent en outre, la pénurie de certains médicaments essentiels pour le traitement de leurs malades. Le planning de travail, imposé par l’administration, est, selon le personnel médical et paramédical, en déphasage avec les besoins des malades. Ils en appellent aux plus hautes autorités du pays afin de leur permettre d’exercer leur noble métier et leur passion dans des conditions favorables. « En tant que médecins, la satisfaction de sauver des vies et de soigner des malades est en elle-même une gratification, qui nous aide à travailler. Mais quand on travaille dans ces conditions, c’est difficile de tenir le coup. Ça se répercute sur le moral, et notre rendement n’est plus le même. Des mesures urgentes doivent être prises afin d’améliorer la prise en charge des patients. Il en va de la santé et de la vie des malades », estime l’un des soignants de l’EPH El Hadjar.
Outre les conditions de travails, la vacance, depuis près de 4 mois, d’un économe au niveau de cette structure impacte négativement son fonctionnement en engendrant des retards de payement. Ainsi, le personnel médical et paramédical est, depuis près de 6 mois, privé des primes de garde et des rappels sur augmentation de salaire pour les postes supérieurs.
Par : R.C