Par : Amar Ait Bara
La réhabilitation du marché d’El Hattab n’a pas servi à grand-chose, puisque c’est toujours l’anarchie qui y règne. En effet, au niveau de ce marché réputé pour être celui des pauvres et des bourses limitées en raison de ces prix, rien n’augure de bons auspices avec la saleté qui jonche le sol tout le long des halls, les agressions, les vols à la sauvette et à la tire. L’insécurité règne au sein de ce marché et la situation s’est détériorée pendant le mois de ramadhan. Durant ce mois de piété, les vols se sont multipliés ainsi que les rixes, à telle point que c’est devenu des banalités, devant l’indifférence de tous. Les commerçants affichent des prix concurrentiels certes, mais à l’intérieur du sachet on trouve de la pourriture et gare à celui qui rouspète, il passera un mauvais quart d’heure. Les commerçants sont solidaires et le pauvre citoyen fait à chaque fois les frais de cette horde de hors la loi. Après sa rénovation, la municipalité, à sa tête le P/APC, Tahar Merabti, qui voulait faire de ce marché un fleuron, mais ce n’était pas le cas devant l’incivisme de tous et malgré les efforts et sa présence permanente sur le site même. Au début du lancement des travaux, le maire avait à l’époque exigé des commerçants le respect de la surface des cases et l’éradication des commerces de l’informel qui squattent chaque surface libre pour exposer leurs marchandises. Certains marchands vous fourguent n’importe quoi et vous agressent verbalement en vous insultant si vous faites des observations négatives.
D’ailleurs, un marchand de légumes au niveau du hall central vous fourgue de la pourriture, en jouant sur le poids et vous insulte ; ce dernier n’épargne ni hommes, ni femmes, il ne respecte personne. Les entrées principales sont bloquées idem pour les couloirs centraux ou des commerçants informels exposent anarchiquement n’importe quoi, feuilles de brik, pain, biscuits…etc, à l’entrée même de ce marché, provoquant ainsi des bousculades qui favorisent le vol à l’attire. D’ailleurs, beaucoup de personnes ont été dépouillées et nombreux d’entre eux évitent de pénétrer à l’intérieur de ce souk devenu un coupe-gorge. Hier dimanche, une rixe a éclaté entre jeunes commerçants qui, pour marquer leurs territoires, usent de la force et c’est à couteaux tirés que ça s’est terminé. Des femmes apeurées et des enfants pleuraient avec des gens qui couraient dans tous les sens pur éviter les blessures et, devant l’impunité, ces commerçants anarchiques ont repris tranquillement le travail. Habituellement, des policiers circulent à l’intérieur du marché pour faire régner l’ordre en instaurant la discipline et surtout libérer les couloirs pour faciliter la fluidité. Cependant, durant ce mois de jeûne, les citoyens font fi du civisme, de la distanciation sociale et surtout de la solidarité ; alors que ce n’est pas le cas au niveau du marché central où certes, les prix sont plus élevés mais le produit est de meilleure qualité. Le marché « Francis » est organisé et les commerçants ne se laissent pas faire, les intrus ne sont pas les bienvenus. Pourquoi ceux d’El Hattab se laissent faire et ne font pas autant ? Devant cette situation d’anarchie, d’impunité et d’insécurité, les pouvoirs publics doivent sévir pour rendre la force à la loi.