Par : Hamid Daoui
Dès la fin du carême, samedi 3ème jour de l’Aïd, au lendemain de l’agression criminelle d’Israël perpétrée contre Gaza, une timide vacation de solidarité avec le peuple palestinien a été observée par des citoyens devant le siège de la daïra d’El-Khroub.
Celle-ci s’est vite transformée en protesta sociale autour de la distribution juste et équitable du logement social dont le mouvement s’est inscrit, désormais, dans la durée depuis des années.
Pour cette fois, le groupe des postulants exclus qui se sont mobilisés semble déterminé à en découdre avec toutes les irrégularités, passe-droits et autres pratiques immorales faisant fi des critères d’attribution énumérés dans les dispositions légales du décret 08/142 relatif à l’accès au logement social. Cela s’est produit dans les distributions précédentes, y compris celle du quota des 1882 appartements, la dernière en date qui a provoqué des grandes manifestations pacifiques de plusieurs jours en portant des pancartes et des mots d’ordre dénonçant les magouilles des autorités, des élus et des membres de la commission d’attribution, jusqu’au bouclage de l’entrée de la ville avec ses routes barrées au niveau de la daïra et ailleurs à Guettar-El-Aich, Derradji Salah, Cité Cinq, Quaria–El-Hamra…et en assiégeant, tantôt la mairie, tantôt la daïra sous un dispositif policier renforcé pour éviter tout dérapage.
L’expérience vécue par les exclus quant aux manœuvres et trafics de tout genre dans la distribution précédente a permis aux postulants de comprendre les jeux et enjeux et en tirer des leçons de l’instrumentalisation électoraliste des uns et des autres y compris au sein des représentant autoproclamés ayant tourné le dos aux principes de justice et d’équité qui prévalaient au début de la protestation formidable. Ensuite sont apparues les divisions, sciemment entretenues ou des pseudos représentants se sont transformés en porte-voix des mensonges des autorités qui voulaient en finir avec le mouvement des insurgés contre l’injustice. C’est du moins ce qui ressort des propos des délégués ayant fait le déplacement à Alger pour porter les doléances et les dépassements graves commis par la commission d’attribution de la daïra et consignés dans un dossier remis aux autorités de tutelle tout en dénonçant le traitement indécent et dégradant réservé aux postulants par les responsables locaux.
Il semble que cette fois-ci, le nouveau groupe « autoproclamé représentatif » des demandeurs malheureux affiche son intention de repartir du bon pied et sans aucune compromission avec les élus et les fonctionnaires de l’administration chargée de ce dossier du logement. L’offre s’est raréfiée à cause en grande partie de l’injustice sociale, des passe-droits et de la corruption électoraliste épisodique précédant chaque scrutin pratiquement dans les précédentes distributions opaques. Alors qu’en face, l’on enregistre une très forte demande dictée par l’essor démographique au moment même où l’État n’arrive plus à financer d’autres projets de construction avec des caisses vides dans cette crise multidimensionnelle, aggravée par la pandémie pendant que des familles sont entassés à l’étroit.
Dès lors, les contradictions se sont aiguisées pour la satisfaction des demandes exprimées où le recours à l’équité exige aussi la récupération de tous les milliers d’appartements inoccupés par des indus bénéficiaires au détriment des authentiques nécessiteux prioritaires tel que formulé dans ledit décret 08/142, violé de bout en bout dans pratiquement toutes ses dispositions par les trafics, les tricheries et la corruption de l’administration et ses relais informels divers qui se recrutent partout dans la faune des prédateurs et spéculateurs de l’immobilier qui s’enrichissent illicitement sur le dos de l’Etat et de la société.