Par : Hamid Daoui
En dépit de l’échec manifeste de l’opération des locaux distribués aux jeunes diplômés ou sans travail ou encore à de simples artisans sans activité professionnelle et aux chômeurs ayant perdus leurs emplois dans les multiples restructurations industrielles, les pouvoirs publics n’ont pas encore tiré les enseignements pour ne plus reproduire les illusions chimériques avec leurs déboires pour la jeunesse pour lui faire endosser par la suite la responsabilité avec des menaces de retrait des arrêtés d’attribution pour défaut d’exploitation et des poursuites judiciaires pour des retards et des non payements de loyers !
Déjà, bien avant le dispositif de l’ANSEJ et les « 100 locaux dit de Bouteflika », il y avait le précédent échec manifeste de l’aventure de la défunte expérience des Coopératives de jeunes, initiée sous le gouvernement réformiste de Chadli/Hamrouche, au lendemain des révoltes sanglantes d’octobre 88 avec son ouverture « démocratique débridée et contrôlée par l’Etat rentier, bureaucratique et hybride.
Plus de deux décennies de statu quo aggravées par la désindustrialisation du tissu économique sous domination de l‘Ordre mondial néolibéral, les expériences « nouvelles » copiées-collées d’outre-mer, non concluantes, ont été mises en œuvre sans tirer des enseignements du passé et de la réalité locale!
Désormais, à l’exception de quelques projets initiés par des dispositifs CNAC, ANGEM, ANADE et que sais-je encore, tout le reste des initiatives a été ponctué par un fiasco social et économique avec un gâchis financier dans les dilapidations des deniers publics.
Dans ce chapitre, la « première » expérience de l’érection « 68 locaux » dans la zone d’activités commerciales, ZAC Chihani Bachir, destinés exclusivement aux activités professionnelles et artisanales, a été vouée à l’échec, en dépit de l’euphorie populiste de cette époque de 1997/98 au lendemain de la reprise du processus électoral pluraliste des municipalités d’alors.
Nonobstant les passe-droits et le népotisme ayant prévalu à la sélection des bénéficiaires, le fiasco était inscrit dans l’air chez beaucoup le jeunes attributaires, affichant une réticence d’adhésion à cette initiative dans un contexte de montée fulgurante du commerce informel, encouragé, faut-il le préciser, par l’APC elle-même, qui a entrepris l’aménagement de la chaussée carrossable en une rue piétonnière favorisant ainsi le développement de cette plaie gangrenant l’économie nationale !
Pratiquement, l’aspiration de tous les jeunes s’orientait beaucoup plus vers le créneau juteux du commerce, en dépit des dispositions du cahier de charges élaboré par l’APC lors de la location des 68 boutiques interdisant l’exercice d’activités commerciales, fussent-elles légales !
Dès lors, l’échec programmé était évident. Depuis plus de 15 ans, seuls 10 parmi les 68 locaux sont fonctionnels. Les reste de bénéficiaires fait l’objet de poursuites judiciaires par l’APC pour défaut de payement des arriérés des loyers, après qu’ils aient épuisé toutes leurs économies dans la mise en état opérationnel de leurs locaux par des travaux de finition entrepris par leur propre argent avec, au bout du compte, une faillite !
Ces locaux concentrés dans un complexe dit de micro entreprises en faillite et leurs tenanciers harcelés par les tribunaux n’ont pas pour autant convaincu les autorités. Ces derniers ont récidivé dans la construction de 2 autres « complexes similaires de 40 locaux de micro-entreprises pour chacun en 2005, l’un à la cité des frères Boucherait (900 logements) et l’autre à l’agglomération de Derradji Salah avec, pour résultat, la même situation de faillite pour l’un et d’abandon et la clochardisation du second, sans avoir été attribués, et encore moins, les acquéreurs des locaux connus !
Puis vinrent les « 100 locaux de Bouteflika » en 2009 à Masinissa. Les preneurs parmi les artisans et jeunes porteurs de projets ANSEJ…etc., subissent des harcèlements périodiques de la part de l’APC et des autorités de la wilaya, la première revendique ses loyers impayés après les avoir saignés et la wilaya intervient à chaque occasion pour vérifier l’occupation effective des locaux et leur opérationnalité par leurs bénéficiaires, en proférant à leur encontre des menaces de retrait de leurs boutiques, exceptées quelques-unes, érigées dans des sites d’implantation mal choisis et inappropriés pour l’exercice de toutes sortes d’activités, isolés de surcroit de l’animation sociale et de la clientèle potentielle ! Plus de 70 locaux sont carrément inexploités et abandonnés !
Avec tout ce bilan désastreux, les autorités ont persisté dans la dilapidation des deniers où l’argent du pétrole coulait à flots. C’est ainsi que près de 10 « marchés dits de proximité » ont été construits dans la commune d’El-Khroub. Tous sont inexploités, dégradés et rénovés avant d’être de nouveau abandonnés sans avoir éradiqué l’informel pour lequel ils ont été édifiés à coup de milliards de dinars dans la prédation qui sévissait à cette époque à travers les Codes des marchés publics, plusieurs fois modifiés pour enrichir illicitement toute une faune de fonctionnaires, élus locaux et opérateurs publics et privés véreux au détriment de la jeunesse. Cette jeunesse, saignée et abandonnée pour être, une nouvelle fois, appelée et aidée financièrement par le système maffieux et agonisant à investir le champs électoral après avoir échoué lamentablement sur le plan de leur vie économique et devenir ainsi , opposant politique dans une assemblée parlementaire hypothétique d’une « nouvelle république »…! Quel gâchis !