Le projet de la double voie de la ligne minière Tebéssa- Souk-Ahras- Annaba est en phase de concrétisation grâce à un travail de coordination ininterrompu entre l’ANESRIF (Agence Nationale de l’Etude et du Suivi de la Réalisation des Infrastructures Ferroviaires) et les responsables des wilayas concernées. Considérée comme stratégique, ladite ligne de plus de 400 kilomètres, servira à moyen et long termes au développement macroéconomique de toute une région par un apport certain aux zones urbaines jusque-là non incluses dans le réseau du transport ferroviaire. On y prévoit, à ce titre, une gare de marchandises à Souk-Ahras qui viendra en substitut au transport des voyageurs tombé en disgrâce depuis des décennies. D’une capacité de transport de 3 millions de tonnes de minerai et de 10 millions de tonnes de phosphate, cette ligne assurera une maîtrise totale de l’acheminement de ces deux matériaux vers Annaba, notamment avec le lancement du méga-projet du complexe de transformation de Oued-El-Kabarit.
C’est dire donc toute l’importance de ce dédoublement que l’on sait budgétivore et où l’impact de toute erreur sera immédiat. Les autorités locales des quatre wilayas (celle de Guelma étant incluse) auront à accompagner, à encadrer, à assurer un travail de coordination entre différents services et directions, et à intervenir en cas d’écueil administratif ou autres. On en compte au moins un pour le moment : le tracé de la voie ferrée. Des échos font déjà état de deux dossiers qui s’opposent par rapport au choix de son itinéraire. Le premier concerne les bâtisses et quelques propriétés privées qui appréhendent ce même tracé et qui n’est pas encore connu. C’est le cas pour les héritiers Maâzi, propriétaires d’un lotissement au POS 15 au chef-lieu de Souk-Ahras qui ont récemment saisi le Pdg de l’ANESRIF dans l’espoir de changer ledit tracé. ”Il est indispensable de réviser l’itinéraire des rails par rapport à notre lotissement totalement viabilisé et où l’on compte un nombre important de constructions finies. Leur démolition sera fortement ressentie par ces constructeurs”, a déclaré Belkacem Maâzi, l’un des héritiers précités. Pour les acquéreurs des lots situés dans la proximité, le problème est posé autrement. ”S’il y a lieu d’ouvrir une ligne ferroviaire, nous souhaitons faire respecter l’espace de servitude et ne point exposer nos familles aux nuisances, sinon au danger”, a étayé un propriétaire d’une bâtisse fraîchement construite.
Si cette contrainte concerne des citoyens porteurs de dossiers légaux, il n’en est pas de même pour un nombre de flibustiers prédateurs parmi ceux qui occupent illégalement des propriétés domaniales, agricoles et communales. ”Nous savons que les constructeurs illicites, les habitants de quelques régions forestières entre autres seront au rendez-vous pour demander une indemnisation pour un bien qui ne leur appartient pas. D’où des charges supplémentaires pour le projet et un acte de trop pour justifier l’illicite”, a commenté une source au fait de ce dossier. Aujourd’hui (dimanche) des techniciens auront à s’exprimer sur le sujet.
Par : Abderrahmane.D