Par : A.A
Sous l’effet de plusieurs facteurs, la qualité de l’air à Constantine s’est sensiblement dégradée. Le constat est dressé par des spécialités dans les maladies respiratoires, des allergologues plus précisément. D’où l’explication du taux élevé des cas atteints d’asthme et d’allergie, sous toutes ses formes, notamment parmi les enfants et les personnes âgées, enregistré ces dernières années. À l’origine de cette dégradation de l’air, il y a bien sûr les gaz d’échappements des véhicules, mais il y a, aussi et surtout, le barrage de Béni Haroune, sis à l’extrême Nord de la wilaya de Mila. Une autre source de maladies respiratoires qui s’ajoutent aux polluants connus par le public, les pollens et les acariens entre autres. Il suffit d’ailleurs d’une prise de vue satellitaire pour se rendre compte de la gravité de la situation. L’air à Constantine n’est plus sain. La pollution atmosphérique a atteint des niveaux menaçant carrément la santé de la population. Et sur ce plan, les ménagères peuvent certainement témoigner. Elles sont contraintes de nettoyer leurs meubles deux fois par jour, voire plus. Et elles ne sont jamais satisfaites du résultat. C’est une véritable corvée à laquelle sont quotidiennement confrontées les femmes au foyer. Devant cette situation, nombreuses sont les ménagères qui préfèrent fermer les volets et recourir aux climatiseurs. Un choix qui n’est guère approuvé par les spécialistes qui insistent sur l’aération de toutes les pièces d’une maison. Mais, que faire face à une humidité angoissante ? s’interroge, désappointée, une mère de famille. Elle ajoute, en outre : « Je suis en train de payer chèrement aujourd’hui le prix de cette pollution de l’air, car j’ai un enfant atteint d’un début d’asthme. Cette maladie devrait être soigneusement traitée durant les années à venir », précisa-t-elle. Et, dans une étude sur la situation environnementale à Constantine, le professeur Belmahi, du CHU Benbadis, n’a pas manqué, lui aussi, de tirer la sonnette d’alarme. Le taux de poussière dans l’air est passé du simple au double durant les huit dernières années, a-t-il tenu à affirmer. Face à ce constat accablant, établi, faut-il le souligner, par des médecins spécialistes, il est urgent que des mesures soient prises avant qu’il ne soit trop tard. La situation est toujours gérable, estiment les spécialistes. Selon eux, la dépoussiération de l’air est, en effet, possible. La balle est dans le camp des autorités locales.