La Vieille ville d’Annaba, cette immense concentration d’habitations, remontant à l’époque ottomane, menace ruine avec tous les dangers que cela suppose sur la vie de ses occupants. Pourtant depuis quelques années, ce site historique de 18 hectares et de 27 secteurs, au niveau national, a été établi et délimité en vue de sa protection, sa restauration, sa réhabilitation et sa mise en valeur de sont caractère historique, urbanistique, architectural et esthétique.
Ce secteur est placé sous tutelle de l’Agence nationale des secteurs sauvegardés pour en préserver les biens culturels. Ces derniers jours, a été signalé l’effondrement d’une bâtisse au 02 place des Dunes de la Vieille ville. Un incident qui n’a, heureusement, pas connu une fin tragique. La bâtisse en question relève du patrimoine de l’Office immobilier administré de l’OPGI. Cette construction, d’une vétusté avancée, a été classée menaçant ruine en 2013 par la Commission mixte, créée à l’effet d’établir un diagnostic des bâtisses, sise à la Vieille ville.
En 2021, la menace d’effondrement a été signalée, une seconde fois, le 12 janvier 2021 à l’intention du wali de l’époque. Et cela suite à l’élaboration d’un dossier exhaustif comprenant un rapport détaillé et un document graphique mettant en évidence l’état du parc immobilier du secteur sauvegardé de la Vieille ville. Il faudrait signaler que la bâtisse de
la place des Dunes a fait l’objet d’un arrêté de démolition sous le numéro 360 en date du 27 novembre 2019, conformément aux dispositions des articles 86 à 89 du décret 15-19. Cet arrêté a été notifié à l’OPGI, le 21 décembre 2019 par les services compétents de la Sûreté nationale.
En mars 2021, un courrier a été adressé au wali qui fait état de la situation alarmante du patrimoine immobilier dans le secteur sauvegardé de la Vieille ville. Lors d’une réunion au siège de la Commune, en janvier 2022, étaient présentes toutes les parties concernées par la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville. Il a été également question, au mois de mai 2022, de l’état du patrimoine immobilier, notamment les constructions menaçants ruine.
Mais, malheureusement, estime un architecte «à la prise des mesures
opérationnelles quant à cette situation de menace permanente de la sécurité des biens et des personnes, d’une part, et la protection d’un pan de notre patrimoine culturel national d’autre part, est restée sporadique et occasionnelle, sauf lors de l’enregistrement d’un effondrement comme celui enregistré, le 12 septembre dernier, où aucune victime n’a été enregistrée».
Et notre interlocuteur de s’interroger sur l’utilité de promulguer des arrêtés communaux, conformes à la législation, que les responsables de la Commune n’appliquent pas, mettant en danger la vie d’autrui. Mais aussi l’utilité d’avoir un arsenal législatif et ne point l’appliquer en utilisant de faux fuyants et de ne pas assumer ses responsabilités. «Par leurs actes irresponsables, une double perte est à craindre, des
vies humaines et un patrimoine culturel bâti», conclut notre interlocuteur.
Par : A.Ighil