Depuis le début de la semaine, les étudiants et diplômés en biologie de la Faculté des sciences de la nature et de la vie d’Annaba ont rejoint un mouvement national de protestation visant à réclamer leurs droits académiques et professionnels. Ce sit-in, lancé au niveau national par la Fédération Nationale des Étudiants et Diplômés des Sciences de la Nature et de la Vie, intervient dans un contexte de mobilisation accrue dans le secteur de l’enseignement supérieur, faisant suite au mouvement récent des étudiants en médecine.
Les manifestants ont brandi des banderoles exprimant leur désarroi face à leur situation actuelle, avec des slogans tels que «C’est dommage, le biologiste est en chômage», «Un laboratoire de biologie dirigé par un biologiste» ou encore «Le futur, c’est la biologie». Ces messages, portés par une génération de jeunes diplômés, témoignent d’un malaise grandissant et d’une volonté ferme de voir leurs compétences enfin reconnues et valorisées.
Une liste de revendications claires
Dans un communiqué daté du 22 octobre 2024, la Fédération Nationale a adressé une lettre au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, énumérant plusieurs revendications jugées essentielles pour l’avenir des diplômés en biologie et des filières apparentées.
Parmi les demandes principales figure la création de débouchés professionnels adaptés aux qualifications spécifiques des diplômés. La Fédération plaide pour l’intégration de ces diplômés dans le secteur public et privé, notamment dans les laboratoires et centres de recherche, afin de mettre à profit leurs compétences scientifiques au service de la société.
La Fédération réclame également un accès facilité aux laboratoires de recherche. Conformément à la loi n°08-05 de 2008 sur la recherche scientifique, il est demandé que les étudiants et diplômés puissent bénéficier d’infrastructures modernes et bien équipées, essentielles pour mener des travaux pratiques et renforcer leurs compétences.
L’organisation étudiante demande également une augmentation du soutien aux études supérieures, en particulier pour les étudiants souhaitant poursuivre un doctorat. Les étudiants en biologie estiment que des moyens adéquats doivent être alloués pour favoriser la recherche et permettre un développement scientifique durable dans le pays. Par ailleurs, la Fédération appelle à une modernisation des programmes d’études pour les aligner avec les normes internationales.
Des postes spécialisés et une priorité d’embauche
Les diplômés en biologie dénoncent également leur affectation fréquente à des postes inadaptés à leur formation. Ils demandent que leurs compétences spécifiques soient prises en compte dans le processus de recrutement, afin de garantir une utilisation optimale de leurs savoir-faire dans le secteur de la biologie.
En outre, la Fédération revendique une priorité d’embauche dans le secteur de la Santé pour les diplômés en biologie, avant les diplômés des filières paramédicales. Ils considèrent qu’il est essentiel de valoriser leurs compétences scientifiques dans des fonctions spécialisées, plutôt que de les cantonner à des rôles administratifs.
Création de centres de recherche et révision du système de concours
Enfin, les étudiants demandent la création de centres de recherche spécialisés en sciences de la nature et de la vie. La révision du système de concours “Passerelle” et “LAS” fait également partie des revendications, pour offrir plus de possibilités aux étudiants de biologie d’accéder aux filières médicales, renforçant ainsi le lien entre la biologie et la médecine.
Les étudiants et diplômés des filières de biologie espèrent que leurs revendications seront prises en compte par les autorités compétentes. Ce mouvement, qui se généralise à travers les universités algériennes, traduit une volonté profonde de faire évoluer le secteur de la biologie vers une reconnaissance et une valorisation réelles de ses professionnels.
Par : Ikram Saker