À la suite de l’instauration du prix plafond pour le café moulu, un produit particulièrement prisé par la population, celui-ci est devenu rare, depuis plusieurs jours, voire introuvable dans un certain nombre de commerces à Annaba. Cette situation a suscité une vive déception chez les amateurs de café, car le manque de ce produit a été signalé dans certaines localités de la région. Les témoignages recueillis sont variés, et de nombreuses hypothèses circulent parmi les consommateurs interrogés, évoquant le spectre d’une pénurie imminente.
Ce terme est source de crainte pour beaucoup, ravivant le souvenir d’épisodes passés similaires, tels que la pénurie de produits alimentaires de large consommation, tels que la semoule, l’huile et le lait en sachet.
Certains assurent que le café reste disponible, mais en quantité limitée. «Il faut être prévenu par un ami commerçant et agir rapidement, sinon en quelques heures, il n’y aura plus rien», déclare un habitant du centre-ville. Un autre résidant à la cité Kouba déplore la rareté de ce produit dans les supérettes. «La marque que je consomme habituellement a complètement disparu des étagères, et il n’y a plus qu’une seule, mais en quantité très réduite», s’indigne-t-il, se demandant s’il ne s’agit pas d’une nouvelle forme de spéculation, suite à l’imposition du prix plafond de 250 DA pour un paquet de 250 g de café.
Toutefois, cette pénurie apparente ne touche pas tous les quartiers de la même manière. Un autre habitant de la cité Besbessa, dans la commune d’Ain Berda, affirme que plusieurs marques sont disponibles au tarif réglementé de 250 DA. D’ailleurs, les prix dans les cafétérias n’ont pas baissé comme cela a été annoncé. Un gobelet de café continue à être proposé entre 50 et 60 DA, et toute réclamation de la part du client se solde par une réponse sèche du serveur ou du propriétaire.
Face à cette situation, une source de la direction du Commerce affirme que «nous sommes dans une phase transitoire jusqu’à la disponibilité du café en grains, notamment auprès des torréfacteurs». Et d’ajouter : «Les difficultés de circulation d’un produit apparaissent souvent lorsqu’il est
subventionné par l’État. Ce n’est pas un phénomène que nous observons
pour les autres produits». Il a ajouté que les services de la direction du Commerce visent à garantir le respect des dispositions du décret exécutif n°24-279 du 20 août 2024, qui fixe le prix plafond du café à la consommation, ainsi que les marges bénéficiaires pour l’importation et la distribution, tant en gros qu’au détail.
Les agents de la direction du Commerce sont, également, mobilisés pour
contrôler l’application de ces mesures, d’autant plus que la production de la wilaya est déclarée disponible chez les grossistes, mais non chez certains détaillants » Il a ensuite expliqué que «Les instructions seront appliquées de manière progressive, une fois les nouvelles cargaisons de café en vrac arrivées». Il faudrait, également, noter que les torréfacteurs de la wilaya, qui n’ont pas encore écoulé leurs anciens stocks, affichent toujours le prix d’un café en grains à 1.700 DA/kg.
Par : A.Ighil