Dans le cadre de la révolution dans la recherche biomédicale, le Service d’anesthésie et de réanimation, relevant du CHU de Batna, a organisé, hier, les 1ères Journées internationales, et 3èmes Journées nationales, sur la prise en charge des brûlés à l’auditorium de l’Université Batna1, Hadj Lakhdar.
Ces journées scientifiques ont été organisées pour deux jours par la professeure Nadia Grainat, chef de service d’Anesthésie et Réanimation, relevant du secteur de la santé de Batna, avec la participation du laboratoire d’études d’évaluation et de traitement de la douleur (centre des brûlés, centre antidouleur), d’une panoplie de professeurs, paramédicaux et spécialistes nationaux et étrangers, (Tunisie, France, Italie et autres).
Selon Pre Grainât Nadia, cet événement a comme autre objectif, outre l’échange et l’enrichissement des connaissances et des compétences, la formation des jeunes avec l’espoir de les inciter à explorer davantage les multiples facettes de cette spécialité. «Ces journées seront une occasion privilégiée pour des échanges entre intervenants et participants dans le cadre de la formation continue à travers des ateliers et des tables rondes», a ajouté la spécialiste.
Il est à rappeler, qu’il n’existe actuellement en Algérie que cinq Unités douleur implantées aux CHU de Batna, de Constantine, d’Oran, ainsi que deux à Alger, aux CHU Mustapha Pacha et Bab El-Oued. Un nombre qui demeure très insuffisant, pour un pays gigantesque, avec, une population estimée à plus de 45 millions d’habitants. Mais hélas, il faut souligner l’urgence d’améliorer l’accès aux soins liés à la douleur, a estimé la Pr Grainât, qui rappelle que les deux premières unités douleur, créées en 1999, à savoir l’unité du CPMC, à Alger, et celle du CHU de Batna, sont le fruit de l’initiative de praticiens, aujourd’hui membres du bureau de la SAETD.
«Le rôle de ces unités douleur est de prendre en charge toutes les douleurs. La Pr Grainât a également souligné l’expertise dans ce domaine de l’équipe travaillant dans ces unités. Nous les appelons les algologues. Avec l’expérience depuis 24 ans et la participation à différents congrès mondiaux sur la douleur, nous échangeons des connaissances, même lors du congrès d’Amsterdam, en août 2024. Le nombre et la variété des patients qui viennent dans ces unités sont importants (douleurs dorsales, céphalées, migraines, zona, névralgie faciale, cancers, douleurs post-chirurgicales, arthrose, cervicalgies, neuropathie diabétique, coliques). La prise en charge est spécifique à chaque patient, basée sur le soulagement de la douleur. L’organisation de ces journées représente une opportunité précieuse pour faire valoir l’excellence des professionnels de santé et promouvoir un engagement plus significatif. En réunissant des professionnels, des chercheurs et des acteurs de la santé, nous pourrons créer un élan collectif, soulignant l’importance de la prise en charge de la douleur. Cela nous permettrait de plaider pour des actions concrètes et des ressources supplémentaires, afin de transformer notre discours en actions tangibles au service de la santé publique».
Cette rencontre a abouti à une série de recommandations, parmi lesquelles : renforcer les infrastructures, en encourageant l’ouverture de nouvelles unités douleur à travers le pays en réponse à la demande croissante, soutenir la formation continue des professionnels de santé, pour qu’ils soient mieux équipés à gérer la douleur et intégrer des approches innovantes, telle que l’hypnose. Les praticiens hospitaliers ont également appelé à promouvoir la sensibilisation, encourager la recherche, fédérer les acteurs de la santé et à renforcer les actions de plaidoyer pour obtenir un soutien institutionnel et des financements nécessaires à la mise en place de politiques de santé axées sur la douleur.
Pre Grainât a toutefois précisé que l’unité douleur de Batna est une structure d’évaluation et de traitement qui offre une prise en charge complète des problématiques liées à la douleur. Elle permet d’évaluer également, les différents types de brûlures de manières générales, comme les brûlures thermiques, qui sont les plus courantes. 93,7%, des brûlures sont d’origine thermique, crevasses et engelures, les brûlures par le froid, les brûlures chimiques liées au contact avec des substances nocives, et les brûlures électriques, plus ou moins rares, mais graves sans pour oublier les différentes douleurs, d’en expliquer les causes, de mettre en place les traitements les plus adaptés et de considérer la souffrance et les répercussions psychologiques associées à la douleur.
Selon elle, la gestion de la douleur après une intervention chirurgicale nécessite une prise en charge englobant les aspects médicaux et psychologiques. L’objectif principal est de soulager la souffrance des patients, d’accélérer leur rétablissement et d’améliorer la qualité des soins postopératoires.
Par : Benyahia Abdelmadjid