L’Organisation des Étudiants Algériens Libres (O.E.A.L), bureau de la wilaya d’Annaba, organise aujourd’hui un sit-in devant le siège de la direction des Œuvres Universitaires d’Annaba-Centre. Cette décision fait suite à une large consultation avec les étudiants des différentes résidences universitaires de la wilaya, qui expriment leur profond mécontentement face à la dégradation des services universitaires.
Revendication de meilleures conditions de vie
Selon l’Organisation, les étudiants vivent une situation difficile en raison de la détérioration continue des conditions d’hébergement et des services offerts. «Ce contexte est exacerbé par l’absence de réponse des autorités compétentes aux plaintes répétées». À travers ce communiqué, daté du 9 octobre 2024, envoyé au ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, au directeur de l’Office National des Services Universitaires, au wali d’Annaba, au recteur de l’Université Badji Mokhtar, au Comité National d’Admission à l’Université, et au directeur des Œuvres Universitaires d’Annaba Centre, l’O.E.A.L met en lumière des revendications essentielles visant à rétablir des conditions de vie et d’études dignes pour les étudiants.
Les revendications portent sur plusieurs points cruciaux. Les étudiants réclament le paiement des arriérés de bourses pour la majorité d’entre eux, sans explication claire de la direction. Ils demandent, également, une amélioration de la qualité des repas servis dans les résidences universitaires, souhaitant des repas conformes aux normes de santé et variés, comme ceux proposés dans d’autres wilayas. Une maintenance régulière des résidences est jugée indispensable, incluant la disponibilité d’eau chaude et des conditions sanitaires adéquates.
Concernant le transport universitaire, l’organisation souligne l’importance d’améliorer les services en fournissant suffisamment de bus en adéquation avec les horaires de cours, garantissant ainsi aux étudiants un accès ponctuel et respectueux à leurs lieux d’études. Les étudiants insistent sur la nécessité d’une gestion transparente des services universitaires et d’un dialogue réel avec les partenaires sociaux pour améliorer leur quotidien.
L’O.E.A.L appelle aussi à un dialogue continu entre le ministère et les représentants des étudiants pour aborder les problématiques persistantes et les résoudre de manière efficace. La sécurité des étudiantes est également au cœur des préoccupations, nécessitant des mesures pour garantir leur protection tant dans les transports que dans les résidences face aux menaces et agressions.
Demandes d’actions immédiates
En outre, les étudiants réclament l’achèvement rapide des travaux en cours dans certaines résidences, qui entraînent des déplacements gênants pour la prise des repas. L’organisation dénonce également la gestion autoritaire de la directrice de la résidence Bouni 2, qui a fermé la porte au dialogue et impose des directives non-conformes aux pratiques administratives.
L’O.E.A.L conclut son communiqué en appelant le ministre de l’Enseignement Supérieur à agir pour répondre à ces revendications légitimes et mettre fin à cette crise. Elle souligne la nature pacifique de la protestation prévue et avertit qu’un silence prolongé des autorités pourrait entraîner une escalade de la situation. Les étudiants universitaires, considérés comme les piliers de l’avenir de l’Algérie, demandent des conditions de vie dignes et respectueuses de leur statut, afin de garantir un environnement pédagogique sain et sécurisant.
Incident alarmant dans le transport universitaire
Il est essentiel de noter qu’une semaine auparavant, un incident préoccupant s’est déroulé dans une navette universitaire reliant l’Université d’El Bouni à la cité universitaire des 3000 lits, bloc 2. En plein trajet, des étudiantes en médecine ont été victimes d’une agression et d’une menace à l’arme blanche par des individus se faisant passer pour des mendiants, exigeant de l’argent. L’incident s’est déroulé à l’intérieur du bus, sans intervention du personnel ou du conducteur pour assurer la sécurité des étudiantes.
L’organisation O.E.A.L a exprimé ses inquiétudes quant à la gestion de cet incident, mettant en avant l’absence de réaction de la part des autorités responsables de la direction des Œuvres Universitaires d’Annaba-Centre. Selon l’organisation, aucune mesure n’a été prise pour rassurer les étudiantes, notamment celle qui a subi des violences physiques.
L’O.E.A.L ne cache pas son indignation et pointe directement du doigt la responsabilité des Œuvres Universitaires d’Annaba-Centre, tout en dénonçant le climat de négligence qui prévaut. Selon l’organisation, les bus de transport universitaire, censés être un refuge sûr pour les étudiants, sont devenus des terrains de violence et de désordre. Dans une autre lettre datant du 7 septembre dernier, adressée au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que d’autres parties concernés, l’O.E.A.L. a dénoncé cet état d’abandon. Elle déclare que cette situation est la conséquence directe d’une gestion laxiste des services universitaires d’Annaba-Centre, particulièrement du directeur en charge, qui, selon cet organisme, a failli à son devoir d’assurer des mesures de sécurité efficaces dans les transports.
Dans une publication sur la page officielle de l’organisation, il a été annoncé que la direction des Œuvres Universitaires d’Annaba-Centre a refusé de recevoir officiellement la lettre de dénonciation envoyée par l’O.E.A.L.
Il convient également de mentionner que notre rédaction a tenté de joindre le directeur des Œuvres Universitaires d’Annaba-Centre pour obtenir une déclaration concernant cet incident et les mesures éventuelles envisagées, mais ces tentatives sont restées sans succès.
Par : Ikram Saker