Le ministre de l’intérieur français, Bruno Retailleau, s’en est pris une nouvelle fois à l’Algérie. Il a déclaré, hier, sur la chaîne française TF1, qu’il a demandé à ses services « de voir dans quelles conditions » il pouvait « sanctionner » la compagnie aérienne nationale Air Algérie.
Cette dernière est accusée, par le ministre français, d’avoir réclamé un laisser-passer consulaire pour laisser débarquer un algérien expulsé de France.
Selon les médias français, l’Algérie a une nouvelle fois refusé de laisser débarquer un algérien expulsé de France et mis à bord d’un avion qui a atterri à l’aéroport d’Oran dans la nuit du 10 au 11 février dernier.
A cet effet, l’AFP a rapporté lundi qu’une note de l’état-major de la police française, qu’elle a consulté, comme précisé, mentionne que désormais Air Algérie « exige des laissez-passer consulaires même lorsque les individus prévus au départ sont détenteurs de pièces d’identité en cours de validité ».
C’est par rapport à cela que le ministre français de l’Intérieur a réagi. « Si l’Algérien n’avait pas de carte d’identité ou de passeport bionumérique, je comprends qu’il faille un laissez-passer consulaire. Mais là, le document est reconnu. Il est algérien. Donc l’Algérie enfreint le droit. J’ai demandé à mes services de voir dans quelles conditions on pouvait sanctionner la compagnie nationale Air Algérie », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « On est en train de voir toute l’échelle de la riposte possible ».
Le RN à la rescousse de Retailleau
Pour sa part, la députée Hélène Laporte, du groupe Rassemblement National (RN) a estimé, dans un tweet posté lundi, que pour mettre fin à la polémique, « la réponse devrait être l’interdiction pour cette compagnie aérienne (Air Algérie, NDLR) de rentrer sur le territoire français ».
Le 10 janvier dernier, l’ancien ambassadeur de France à Alger (2008-2012, 2017-2020), Xavier Driencourt, avait aussi proposé d’interdire les vols d’Air Algérie en France en guise de réponse au renvoi de l’influenceur algérien Doualemn vers la France.
« Si la compagnie transporte des passagers qui ne peuvent pas descendre, interdisons Air Algérie », a-t-il déclaré au journal Le Figaro, soulignant que c’est l’Algérie qui serait perdante, dans le cas où elle interdisait à son tour la compagnie française, Air France.
Retailleau collectionne les râteaux !
Il est à rappeler que Bruno Retailleau avait déjà essayé d’expulser vers l’Algérie, le 9 janvier dernier, le tiktokeur algérien, « Doualemn ». Mais les autorités algériennes ont renvoyé ce dernier en France pour « non-respect de la procédure », entre autres.
Ce qui avait irrité le ministre français qui avait multiplié les interventions dans les médias pour s’en prendre à l’Algérie.
Réagissant au tollé provoqué en France au sujet du refus de laisser débarquer le tiktokeur, le ministère algérien des Affaires étrangères, a précisé le 11 janvier qu’il y a « violation des dispositions pertinentes de la Convention consulaire algéro-française du 25 mai 1974 », puisque « la partie française n’a cru devoir informer la partie algérienne ni de l’arrestation, ni de la mise en garde à vue, ni de la détention, ni encore de l’expulsion du ressortissant en cause ».
Ceci en plus du fait que si l’ordre d’expulsion été mené à son terme, il aurait privé l’algérien « de défendre ses droits lors du procès prévu le 24 février ».
Finalement, le 29 janvier dernier, le tribunal administratif de Paris a annulé la décision du ministre français de l’Intérieur concernant cette expulsion, estimant qu’il a « appliqué à tort la procédure d’expulsion en urgence absolue ».
Un désaveu qu’il n’a jamais digéré puisque celui-ci tente de revenir à la charge à chaque fois. Autant écrire que Retailleau collectionne les râteaux !
Par : Elyas Abdelbaki