Cet édifice emblématique qui abrite le siège de l’APC d’Annaba, situé en plein cœur de la ville d’Annaba, datant de l’ère coloniale, sera incessamment proposé à la commission de wilaya des biens culturels pour classement au patrimoine national, a-t-on appris auprès de la direction de la culture et des Arts de la wilaya d’Annaba.
Cette démarche permettra au secteur de la culture de “disposer d’un cadre juridique susceptible d’aider à préserver, d’une part, ce patrimoine historique en déperdition et sa valorisation, d’autre part”, nous dira la chargée du patrimoine au niveau de la direction.
Depuis quelques années, cette bâtisse tombe en ruine du fait de l’absence d’entretien conforme aux règles de réhabilitation et de confortement. Et cela conformément à la loi n° 98-04 relative à la protection culturelle. La présente loi a pour objet de définir le patrimoine culturel de la Nation, d’édicter les règles générales de sa protection, sa sauvegarde et sa mise en valeur, et de fixer les conditions de leur mise en œuvre.
Depuis des décennies, le propriétaire des lieux, en l’occurrence l’APC d’Annaba notamment ses différentes administrations qui se sont succédées au sein de la mairie et qui ont fait preuve d’une insouciance totale par rapport à la sauvegarde de cet édifice. L’hôtel de ville d’Annaba a été conçu par l’architecte français Denis Marius TOUDOIRE d’une forme architecturale éclectique. Un style qui annonce le commencement d’une nouvelle ère de construction moderne et diversifiée et qui a fait du bâtiment une œuvre architecturale loin d’être banale et présentant un intérêt historique, patrimoine architectural indéniable auquel les citoyens de la ville y sont très attachés.
Ainsi, il est proposé, pour sa mise valeur, un plan d’urgence pour sa réhabilitation dans une première phase particulièrement au niveau du toit qui était couvert de l’ardoise naturelle de forme rectangulaire et qui a été consumé par un incendie criminel le 20 juin 1962 commis par l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS). Depuis, il n’y avait aucune volonté de la part de la municipalité pour le reconstruire. Certains architectes considèrent que le toit est une perte gigantesque pour le monument et pour la mémoire collective. Il est ainsi recommandé d’enger une réflexion élargie quant à l’intervention de ce prestigieux bâtiment. Quant aux colonnes, avec leur belle couleur et leur design, sont souvent utilisées sont souvent soumises à un affichage sauvage notamment en période d’élections. Cela appauvrit l’esthétique de l’édifice. Les affichages devraient être complètement interdits par les autorités publiques. Cette proposition de classement de la part de la direction de la culture de la wilaya d’Annaba est une action salutaire qui permettra de sauver un édifice aussi prestigieux et un véritable bijou de la ville.
Par : A.Ighil












