La tension a atteint son paroxysme, hier, devant l’université Badji Mokhtar à El Bouni où des familles de jeunes harraga, disparus en mer, ont bloqué la route. Elles ont incendié des pneus et endommagé des bus stationnés devant la faculté, empêchant ainsi les universitaires de rentrer chez eux. Ces familles, accablées par l’angoisse et la colère face à la disparition de leurs proches, expriment leur désespoir dans une situation déjà tragique.
Les jeunes, originaires d’El Bouni, ont entrepris de traverser la mer à bord d’un bateau de fortune depuis la plage de Sidi Salem, mardi dernier. Malheureusement, depuis leur départ, aucune nouvelle ne leur est parvenue. Selon des sources proches du dossier, l’embarcation transportait 14 personnes, toutes désormais portées disparues.
Après l’intervention des Services de Sûreté pour rouvrir la route, ces familles ont, à nouveau, fermé celle de la cité des Orangers (Plaine Ouest). Ces familles, désespérées, demandent des réponses sur le sort de leurs enfants. Un père, dont le fils a disparu dans cette aventure, a déclaré avoir reçu des nouvelles suggérant que son enfant et d’autres seraient en Tunisie, appelant les autorités locales à agir. Toutefois, ces informations restent non confirmées et suscitent davantage d’inquiétudes.
La période actuelle, caractérisée par des conditions météorologiques favorables, incite de nombreux jeunes à tenter cette traversée périlleuse, souvent sans prendre conscience des dangers qui les guettent en mer. Les familles, déjà éprouvées par l’incertitude, se voient contraintes de bloquer la circulation, perturbant ainsi la vie quotidienne de nombreux citoyens, y compris des travailleurs, des étudiants, et même des malades nécessitant des soins urgents.
Il est plus que jamais crucial que ces jeunes prennent conscience des conséquences désastreuses de leurs actions et de la détresse qu’ils infligent à leurs familles.
Par : Ikram Saker