Par : A.Ighil
Dimanche, en fin d’après-midi, deux corps sans vie de candidats à l’émigration clandestine, qui seraient âgés entre 35 et 53 ans, ont été repêchés par les Gardes côtes de la Marine nationale au large de Chétaibi au lieudit « île Kef Amor », située à 3 kilomètres de la plage Les sables d’or, note un communiqué de la cellule de communication de la direction de la Protection civile de la wilaya d’Annaba. Ces deux victimes feraient partie du groupe de harraga des Lauriers Roses, disparu depuis 5 jours. Les dépouilles mortelles, de sexe masculin, ont été ensuite transférées du port de Chétaibi et déposées à la morgue de l’hôpital de la même ville pour une identification et l’autopsie d’usage. Ainsi, le nombre de décès s’élève à trois, avec le corps sans vie d’un homme d’une trentaine d’années, qui a été repêché samedi vers 17 heures, à proximité du rivage de la plage de Djenene El Bey, dans la commune de Séraidi. Un groupe de harraga issus de la cité du 13 mai a quitté les rivages de la plage de Sidi Salem vers la rive nord de la méditerranée à bord d’une embarcation de fortune et, depuis ils n’ont donné aucun signe de vie, ce qui a suscité l’inquiétude de leurs familles et proches. Ainsi, le boulevard de l’Afrique a été totalement bloqué à la circulation automobile par les parents des disparus, en majorité des adolescents, et cela durant la nuit de jeudi à vendredi. Ils ont exigé des autorités locales, notamment la Marine nationale d’entreprendre des recherches. Devant cette situation chaotique, les automobilistes ont dû rebrousser chemin. Ces derniers mois, plusieurs informations ont été propagées sur les réseaux sociaux à propos des harraga algériens, notamment ceux originaires d’Annaba, détenus dans les prisons tunisiennes ; c’est le cas de ces jeunes disparus depuis 2008. Ils seraient 39, selon certaines sources qui croupissent dans les différents centres pénitenciers du voisin tunisien. Leurs familles ont reçu « par erreur » des convocations le 15 avril dernier, du tribunal de première instance de la ville du Kef pour assister au procès de leurs enfants. Arrivées sur place, les familles étaient révoltées d’assister à cette énorme maladresse. Une semaine après, l’ambassadeur d’Algérie à Tunis rompt son silence en affirmant dans un ton diplomatique que « les autorités tunisiennes n’ont à aucun moment signalé la présence de détenus algériens dans leur pays ». Des familles qui possèdent des preuves que leurs progénitures croupissent dans les prisons tunisiennes et des autorités officielles qui nient toute présence de harraga algériens dans leurs prisons. Un imbroglio où de nombreuses zones d’ombre subsistent dans cette affaire qui dure depuis 14 ans.