Par : Hamid Daoui
C’était prévisible ! Rien ne va plus pour espérer un fonctionnement démocratique au sein des organisations syndicales, en particulier de l’UGTA, dans un système politique hégémonique, rentier et bureaucratique qui les a enfantées pour ses besoins de maintien de la caste dirigeante à la tête du pouvoir d’Etat.
Ni les réformettes de l’ouverture démocratique débridée, survenues au lendemain de la révolte d’octobre 1988, ni le vent de liberté soufflé par le hirak populaire et pacifique n’ont pu ébranler la forteresse du plus vieux syndicat UGTA, véritable « courroie de transmission » du système en place.
Avec son monopole, de jure et de facto, exercé dans la représentation ouvrière au sein des entreprises publiques du secteur économique depuis l’indépendance à ce jour, l’UGTA, a enraciné profondément les pratiques anti-démocratiques, immorales et de compromissions avec les employeurs qui s’en accommodent de par leur cooptation. Ils se rendant complices jusqu’au point où ces deniers deviennent les maitres du jeu électoral dans les choix des candidats intronisés à travers des pseudo-élections syndicales, organisées sous la tutelle des instances syndicales horizontales des unions locales et de wilaya qui, elles-mêmes, sont parasitées par les parachutages de leurs membres, le plus souvent des gérontocrates et des retraités, trainant des casseroles mises sous les boisseaux et restées impunies à ce jour.
Pratiquement, toutes les entreprises publiques sont soumises à ce genre de pratiques dans la représentation ouvrière ou de la cooptation de leurs dirigeants, devenus managers grassement payés aves d’énormes avantages en sus, octroyés par les faiseurs de rois à tous les niveaux.
Pour en citer un exemple récent, survenu au sein du renouvellement des structures syndicales des districts de Naftal Bounouara, l’employeur de GPL dont la gestion a été décriée publiquement, y compris devant l’inspection du travail pour ses nombreuses violations de la réglementation. En particulier la sécurité des installations industrielles sensibles ainsi que celle de la protection des travailleurs, de leurs droits socioprofessionnels bafoués et de leurs dignité au même titre que l’arbitraire qui sévit, ce responsable s’est immiscé manifestement dans la précampagnes et les élections ouvrières pour arriver à son but recherché d’un syndicat maison qui manipule à sa guise, selon des travailleurs et des syndicalistes, qui n’ont cessé de dénoncer tous les dépassements passés et présents.
C’est dans cet ordre des choses que l’usage des promesses mensongères, à l’instar de celles professées au plus haut niveau de l’Etat, des ouvriers vacataires de la période hivernale ont été bernés pour voter sur les candidats choisis par l’employeur en guise de bénéfice de contrat à durée indéterminée et d’autres pour être éligibles à des promotions en guise de compensation pour leur choix électoral !
Cependant, les ouvriers précaires ont été licencié dès leur fin de mission de travail hivernal consistant au remplissage des bonbonnes de gaz butane, tandis que des promotions ont été attribuées à ceux ayant fait allégeance au directeur qui a favorisé des nouvelles recrues de moins de 5 ans d’expérience, en excluant des travailleurs ayant accumulés une longue expérience jusqu’à 20 ans, tout en refusant des mutations à des travailleurs, résidant loin et devant se lever à 3 h du matin pour rejoindre leur lieu de travail. Ou encore le refus de procéder à un recrutement d’une jeune fille d’un travailleur décédé au sein de GPL, concluent nos sources indignées « par de tels agissements du directeur avec la complicité au niveau de la tutelle de la direction de branche et du syndicat national qui lui est inféodé », regrettent-ils alors que l’entreprise est l’objet d’un bardage qui ne dit pas son nom dans un système politique qui s’obstine à se recycler contre la volonté populaire pacifique exprimée par le hirak révolutionnaire qui préconise un changement radical !