Le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu a été dévoilé dimanche soir sur fond d’une profonde crise politique en France. Composé de 34 ministres, le nouveau gouvernement risque de retomber dans une situation de blocage après l’annonce, hier, de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN) du dépôt d’une motion de censure.
Depuis l’Egypte, le président français, Emmanuel Macron, a estimé que les ministres nommés « sont à la tâche ». Il a aussi fustigé « les forces politiques (…) qui ont joué la déstabilisation de Sébastien Lecornu » : « Beaucoup de ceux qui ont nourri la division, les spéculations, n’ont pas été au niveau du moment et de ce qu’attendent les Français. » En filigrane, Macron fait clairement allusion au sulfureux ex-ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a pesé de tous son poids pour dissuader ses comparses du parti LR d’intégrer le nouveau gouvernement.
En effet, à la suite de l’annonce de la nouvelle composition, Bruno Retailleau, président de LR, a convoqué une réunion pour exclure les membres de son parti ayant accepté de rejoindre le gouvernement Lecornu II, dénonçant, selon lui, un « déséquilibre » dans la représentation politique.
Retailleau, farouche ennemi de l’Algérie, a ainsi cédé la place, place Beauvau, à un homme dont les racines puisent dans cette même terre qu’il combat. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, est le fils de Jean-Marie Nuñez, architecte à Oran qu’il a quitté à l’indépendance. Mais c’est sur cette terre ensoleillée qu’il avait surtout édifié ses rêves, avec moins de ressentiment que les semblables de Retailleau, algérophobe assumée et dont l’animosité poussée à l’extrême envers l’Algérie a plongé les relations entre celle-ci et la France vers une impasse historique.
Boosté par son algérophobie
Retaileau c’est aussi l’homme politique qui a fait le plus parler de lui ces derniers temps, en France en Algérie. En France, il est un accélérateur de l’extrême droite. Son objectif depuis au moins deux ans : occuper la scène médiatique, bonifier son capital politique en vue de l’échéance de 2027. « Sur la sécurité et sur l’immigration, il parle comme l’extrême droite mais il a l’avantage d’être au pouvoir », écrivait Dauphiné Libéré en février dernier.
Le quotidien régional rappelle que juste après sa nomination par Michel Barnier, Retailleu, s’est fixé ses trois priorités avec un retentissant bégaiement : « La première rétablir l’ordre, la deuxième rétablir l’ordre, la troisième rétablir l’ordre. » Un objectif non-atteint malgré ses nombreuses sorties médiatiques.
A l’origine de la plus grave crise politique entre l’Algérie et la France, depuis 1962, il a longtemps joué sur l’émotif pour avancer dans les sondages. En Macronie, la présence de Bruno Retailleau, symbole d’une droite catholique et traditionnelle et pas vraiment progressiste, inquiète car elle fait dériver le bloc central sur sa droite.
Par : Akram Ouadah












