Certains parkings et aires de stationnement donnés en exploitation dans le cadre des coopératives de jeunes ne répondent à aucune norme. Les exemples qui illustrent cette situation ne manquent pas. À Annaba, une rue en plein centre-ville qui borde un pâté d’immeubles, se trouvant en face d’un quartier commerçant, connue pour abriter nombre de magasins de prêt-à-porter, a été, paradoxalement, transformée en aire de stationnement, alors qu’il s’agit d’un axe routier, qui plus est, faisant face à une cité d’immeubles, dont les habitants sont aujourd’hui contraints de s’acquitter des frais de stationnement.
« Cet espace est un espace commun à tous les habitants de la cité. Il a été donné en exploitation à des jeunes désœuvrés. Maintenant, ces jeunes nous réclament des droits de stationnement même en bas de nos balcons. On est en droit de nous interroger sur le fondement de ce genre d’autorisation. Répond-il à des normes ou non ? » déplore un habitant de la cité du Champ de Mars.
Ces jeunes dont l’autorisation d’exploitation du parking ne porte aucun sceau et qui eux-mêmes ne portent pas de brassard, ni ne délivrent de ticket, font la pluie et le beau temps dans le quartier. Ils n’hésitent pas à s’en prendre aux habitants de la cité qui ne veulent pas payer le stationnement. « On veut savoir qui a donné à ces jeunes l’autorisation d’exploiter un bout de trottoir en le transformant en parking. Dans cet endroit il n’y a pas lieu d’aménager un parking puisqu’il s’agit d’une rue qui longe des immeubles », s’interrogent-ils. C’est le cas aussi de la rue des Volontaires faisant face au théâtre régional, des individus, pas très jeunes, ont également pris possession de toutes les artères et ruelles se trouvant à proximité de l’agence Mobilis.
Certains espaces, à proximité de certaines directions, ont été donnés en exploitation pour des jeunes dans le cadre de coopératives. À vrai dire, ces espaces ne sont pas des aires de stationnement, ils sont réservés, depuis des lustres, au personnel de ces directions. « Les autorités locales ont cédé la voie publique à des jeunes pour en faire des parkings. Ce n’est pas normal, d’autant plus que ces portions de trottoir bordant des cités d’immeubles. C’est ainsi que nous, habitants de ces immeubles, sommes réduits à négocier notre place de stationnement. Nous lançons un appel aux autorités compétentes afin qu’elles examinent ces autorisations. On ne peut pas faire d’un trottoir un parking », disent-ils, et d’ajouter : « Les services de l’APC d’Annaba qui ont accordé ces parkings en exploitation devraient revoir leur stratégie, car il s’agit au final de décisions improvisées. Un parking doit répondre à un certain nombre de conditions.
On ne peut pas transformer un trottoir qui borde un immeuble d’habitations en parking. Cela pénalise les habitants ». Dans la Vieille Ville, après la démolition d’immeubles vétustes, des parcelles de terrain récupérées de ces opérations ont été transformées en aires de stationnement. Sauf que les exploitants élargissent progressivement leur activité pour déborder sur les trottoirs attenants à ces parcelles et réclament des droits de stationnement à tous les automobilistes qui stationnent leurs véhicules.
Par : A.Ighil