Avant-hier soir à 21h30, le Théâtre régional Azzedine Medjoubi a accueilli la pièce théâtrale “Bad2” ou « commencement», une adaptation de la célèbre œuvre “Fawda El Hawass” d’Ahlam Mosteghanemi, signée par l’artiste annabie, Faten Guessar.
Présentée dans le cadre des soirées culturelles du mois de Ramadan, cette production du Théâtre régional d’Oum El-Bouaghi a été mise en scène par Tounes Aït Ali, avec une distribution réunissant notamment Hicham Berdouk, Hanaa Chabi et Djallal Derhamoun.
Faten Guessar, native d’Annaba, diplômée en écriture dramatique de l’ISMAS et comédienne, a relevé le défi d’adapter le roman d’Ahlam Mosteghanemi pour la scène, en réinterprétant son univers à travers un langage théâtral et poétique. À travers cette adaptation, elle revisite une histoire profondément ancrée dans la mémoire collective algérienne, explorant les tourments d’une femme en quête de sens dans un pays marqué par les blessures du passé.
Dans un message publié sur sa page Facebook, Faten Guessar a partagé sa vision de ce projet : “Écrire, c’est interpréter les événements qui nous entourent, donner un point de vue parmi d’autres et raviver un passé dont les répercussions restent présentes. L’adaptation de ce roman a été pour moi un voyage sincère dans l’univers d’une écrivaine militante et créative, une figure majeure de la littérature arabe.”
La mise en scène de Tounes Aït Ali a su capturer la dualité entre réalité et fiction qui traverse le récit. L’histoire met en lumière la vie de Hayat, une romancière tiraillée entre son quotidien et un amour imaginaire né de son propre univers littéraire. Le spectacle joue sur les contrastes temporels et émotionnels, mettant en scène des transitions fluides entre les souvenirs de l’héroïne et son présent.
Grâce à une scénographie épurée et une utilisation habile des projections visuelles, les décors évoluent progressivement au fil du récit, immergeant le spectateur dans l’univers introspectif de l’héroïne.
“Bad2” ne se contente pas de transposer un roman sur scène, mais interroge également la place de l’écrivain dans une société en crise. À travers son adaptation, Faten Guessar donne une nouvelle voix à l’œuvre d’Ahlam Mosteghanemi, tout en y insufflant sa propre sensibilité artistique. Une démarche qui témoigne de l’importance du théâtre comme espace d’expression et de réflexion sur les réalités historiques et existentielles.
Par : Ikram Saker