Alors que la deuxième moitié du Ramadhan insuffle un regain d’animation à Annaba, le réseau de transport peine à absorber l’afflux massif de la population vers le centre-ville. Entre files d’attente interminables et absence de mesures correctives, l’impuissance des autorités locales face à cette crise de mobilité devient flagrante.
La frénésie urbaine de la deuxième quinzaine du Ramadhan met à nu les défaillances structurelles du réseau de transport public à Annaba. Chaque soir, à l’approche de l’iftar et bien au-delà, la ville est confrontée à un engorgement sans précédent, accentué par l’afflux de milliers d’habitants convergeant vers le centre-ville avant de tenter, souvent en vain, de regagner leurs quartiers périphériques.
Devant les stations de taxis et d’autobus, le même tableau se répète inlassablement : des files d’attente s’étirant sur des dizaines de mètres, des usagers excédés par l’attente et l’absence de solutions alternatives. De Draâ Errich à El Kalitoussa, de Berrahal à Sidi Amar, en passant par El Hadjar, El Bouni et Sidi Salem, la désorganisation du transport intercommunal vire à la crise. Même les dessertes les plus proches du centre-ville sont dépassées, incapables d’absorber la demande exponentielle des noctambules ramadhanesques.
Face à ce désarroi quotidien, la direction des Transports d’Annaba brille par son inertie. Sur ses canaux officiels, les communiqués se succèdent, sans jamais refléter la détresse tangible des usagers. Aucune mesure d’appoint, aucune augmentation du nombre de rotations, aucun renfort en moyens de transport : une gestion qui frôle le déni, alimentant une exaspération généralisée.
Cette saturation chronique du réseau de transport interroge sur l’absence de planification face à des flux pourtant prévisibles. Chaque année, le Ramadhan transforme la ville, réajustant les rythmes de vie et les habitudes de déplacement. Pourtant, aucune anticipation ne semble émerger des instances en charge de la mobilité, laissant Annaba sombrer dans un chaos logistique évitable.
Alors que l’Aïd El-Fitr approche, les interrogations se multiplient : la ville assistera-t-elle, une fois encore, à une paralysie totale de ses transports lors des festivités, ou faudra-t-il attendre une énième crise pour que des mesures d’urgence soient enfin envisagées?
Par : Mahdi AMA