Par : Hamid Daoui
La dotation en effets de protection individuelle dans le milieu du travail est devenue subitement une préoccupation des catégories d’ouvriers des entreprises communales et des employés de l’administration municipale à El-Khroub. Ainsi, l’entreprise d’assainissement EPCA a distribué, récemment, des lots variés de vêtements, chaussures, gants de protection pour ses ouvriers.
Toutefois, l’employeur a exigé « le port obligatoire » des effets de protection sous peine de sanctions disciplinaires…
En effet, jusque-là, l’écrasante majorité du personnel ne porte que le gilet jaune identifiant leur appartenance à tel établissement ou entreprise, au moment de l’exécution de leurs tâches, la plupart des ouvriers sont habillés de leurs « propres » vêtements de sortie. Les vestiaires et les douches à l’extérieur de l’EPCA sont fermés et non opérationnels, après avoir servi de lieux de prière, disent-ils.
Pour nombre d’ouvriers en attente de leurs primes de rendement annuel de 2020 et 2021, notamment ceux non-exposés aux risques, les effets sont revendus sur le marché en guise de compléments à leurs faibles revenus. D’autant depuis que ces derniers temps, leurs salaires ne sont pas versés à terme échu. Le plus souvent, leurs rémunérations enregistrent de nombreux retards allant jusqu’à plusieurs mois de salaires impayés. Cette situation de non solvabilité des salaires est également constatée dans toutes les entreprises communales. Il en est de même des dotations en effets de protection et de sécurité qui se limitent exclusivement au port des gilets jaunes portant le nom de l’entreprise. Celui-ci servant plutôt à de la publicité qu’à la qualité des services publics fournis réprouvés par les administrés pour leur mauvaise prestation.
Néanmoins, les dotations des fonctionnaires et autres employés de guichets de l’état civil sont revendiquées, à en croire les agitations qui secouent ces personnels mécontents aussi des retards accusés dans les virements de leurs salaires. D’autant que les mesures de dotation en effets d’habillement, costumes, chemises…etc., ont été décidées par la tutelle, dans le cadre de la modernisation de l’administration afin d’identifier les personnels en exercice et les usagers parmi les administrés, pour une meilleure qualité de prestation de service. Les dotations ne sont pas régulières et les fournitures des dotations n’échappent aux transactions souvent douteuses, selon des avis de plusieurs employés alors que d’autres « s’en foutent pas mal, l’essentiel est que ces effets serviront de compléments de revenus par leur vente sur le marché informel » , disent-ils dans leur précarité qui ne cesse de s’approfondir et de s’aggraver dans ce contexte social délétère.