Par : A.A
Elle préside, depuis plusieurs années, l’association des parents d’enfants autistes. Elle a loué, avec la contribution des autres parents, un local pour organiser l’action menée au niveau de cette association. Il s’agit pour elle d’un choix qu’il fallait faire. En l’absence d’établissements spécialisés dans la prise en charge de cette catégorie de personnes, la constitution d’une association était inévitable. Un cadre de travail jugé nécessaire afin de répondre aux besoins de ces enfants autistes, précise Badia Boufama, une vraie dame de fer qui croit à la justesse et à la noblesse de son combat. Parente, elle aussi, d’un enfant autiste, la présidente de Wafa, le nom de l’association, estime que la prise en charge est du seul ressort de l’Etat. Une prise en charge particulière exigeant des moyens colossaux, humains et matériels. Notre action, poursuit-elle, n’est qu’un maillon dans une longue chaine. En dépit de conditions souvent défavorables, elle n’a jamais douté de l’utilité de son combat. Une façon, dira-t-elle, pour faire bouger les choses dans le sens souhaité. L’existence de ces enfants dépendra certainement d’un autre changement radical, celui des mentalités. C’est l’affaire sans nul doute de l’Etat, mais également d’une société qui verse souvent dans l’indifférence et l’humiliation, pour ne pas autre chose ! La présidente de cette association, la seule au niveau de Constantine, regrette ce triste constat et déplore, par conséquent, l’attitude de certains parents qui ne font pas, faut-il le reconnaitre, l’effort nécessaire pour aider leurs enfants à s’insérer dans la société. L’insertion, à dire vrai, n’est pas du tout évidente. Elle a surtout besoin de l’implication de tout un chacun, à commencer par les parents qui doivent prendre conscience de l’importance de leur présence à côté de leurs enfants. Les premiers concernés dans la prise en charge des autistes sont les parents. Une conclusion à laquelle sont arrivés les spécialistes. Mais cela ne peut suffire, estime Madame Boufama, pour aboutir aux résultats souhaités. L’enfant autiste, à l’instar des autres handicapés, est doublement exclu, socialement parlant. Une exclusion que l’on ne peut passer sous silence. Le regard moqueur de certains « individus » peut parfois conduire à des résultats irrémédiables, conclut-elle. C’est d’ailleurs l’autre combat de cette dame qui refuse de baisser les bras et ce, en dépit d’un contexte social très défavorable. La vie, pour elle, est un éternel combat. Du courage, elle en a certainement, mais de l’encouragement, elle en a besoin.