Par : A.A
C’est un climat de suspicions qui a marqué, hier, les élections législatives dans la troisième ville du pays. C’est du moins l’impression qui s’est dégagée lors d’un simple tour d’horizon qu’on a fait au niveau de quelques bureaux de vote du centre-ville dont certains étaient vides, ou presque. Toutes les personnes que nous avions pu interroger craignaient, à dire vrai, des débordements, voire des dérapages, lors de ce scrutin. D’où l’explication du faible taux de participation enregistré dans certains bureaux de vote nous confia sous couvert d’anonymat un chef de bureau. À midi, le taux de participation, dira-t-il, avoisinait les 5%, voire moins. Un taux qui en dit long sur le peu d’engouement affiché par la population locale. C’est un taux expliquant clairement le marasme et l’indifférence d’un électorat vis-à-vis d’une classe politique en déphasage avec toutes ses préoccupations majeures. Celles-ci qui se résument, a tenu à nous dire un électeur rencontré à proximité du centre de vote Ibn Zaidoune, sis à la cité Daksi Abdessalem, en un poste de travail stable et un toit lui permettant de fonder un foyer. Le reste, selon lui, n’est que secondaire. Certes, on s’intéresse à la politique et au sort de notre pays, a-t-il tenu à ajouter, mais dans la vie il y a des priorités auxquelles il faudrait accorder de l’importance. Le témoignage de ce jeune n’est, en fait, qu’un exemple illustratif d’une jeunesse frustrée et trahie à la fois, des années durant. Entre boycotter et participer à ce scrutin, il était vraiment partagé entre ces deux choix pour opter, en fin de compte, pour le deuxième sans donner, précisa-t-il, sa voix à aucun des six candidats. C’était sa façon à lui de faire de la politique en cette conjoncture difficile que traverse l’Algérie. Loin des surenchères politiciennes des uns et des autres, ce jeune électeur a tenu à dire, en quelque sorte, ce qu’il pense et ce qu’il attend de ces élections présidentielles. Un choix que partagent Ramy et Zaky, deux jeunes universitaires qu’on a rencontrés au centre de vote précité. Ces derniers, qui ont voté pour la première fois, affirment-ils, n’ont pas manqué de montrer leur déception de certains discours qu’ils qualifient d’illusionnistes. Que nos hommes politiques sachent que le peuple, et notamment le jeune algérien, n’est pas dupe, diront-ils. On en a marre des fourberies et des tromperies, ont-il-tenu à ajouter.