Par : Hamid Daoui
A quelques semaines de la fête religieuse du sacrifice d’Abraham, Aïd-El-Adha, les gens à El-Khroub pensent déjà à l’achat du mouton dans une commune connue par son marché à bestiaux hebdomadaire légendaire, sans se sourcier, semble-t-il, de la crise sanitaire et ses répercussions, frappant de plein de fouet les maigres budgets des ménages saignés par la crise économique et sociale. L’observation des rites, us et coutumes est profondément ancrée dans une société schizophrène avec la prédominance d’une très forte religiosité, feinte ou supposée.
A cet effet, les prix du mouton n’ont pas pour autant baissé sensiblement, à en croire des maquignons et éleveurs rencontrés vendredi dernier, jour du souk. Le prix d’un mouton « éligible au sacrifice », selon leurs propos est estimé à partir d’un seuil minimum de plus de 55.000 DA.
Pour l’instant les gens ne se préoccupent pas des risques de zoonoses et épizooties transmissibles à l’humain par l’animal et dans chaque troupeau pris à part, lorsqu’on sait que les conditions d’élevage ne sont pas sujettes à un contrôle vétérinaire garanti et encore moins les aliments du bétail puisés pour l’essentiel de produits variés allant des pâturages, du foin, de l’orge et le plus souvent des antibiotiques pour booster la croissance et le poids du bélier.
Il semble que les leçons de la pandémie n’ont pas été tirées non plus, concernant la cohabitation animal-humain dans une ville hybride où la « modernité » des habitations le dispute avec l’archaïsme de l’élevage installé partout, dans de nombreuses écuries de cette contrée fortement ruralisée, y compris dans les « villas » et à côté des immeubles collectifs où l’on relève aussi l’adoption des chiens dans les balcons des appartements.
Dans une ville manifestement clochardisée par l’insalubrité, la dégradation de la biodiversité et d’un environnement pollué, surtout en période estivale, l’on s’attend à des risques imminents pour la santé de la population. Encore plus avec l’incurie qui sévit à la mairie et les mauvaises prestations des services publics « fournis » par des entreprises communales budgétivores et sans efficacité dans la propreté et la salubrité de la ville et ses quartiers populaires et résidentiels. De surcroit avec les pénuries de l’eau qui apparaissent ces derniers temps ! La vigilance est de mise dans cette crise à hauts risques sanitaires avec les mutations de la covid-19 qui circule encore dans l’insouciance et l’inobservation des mesures barrières de protection !