Par : Bouchra Naamane
Le phénomène de la propagation des cours de soutien scolaire à Annaba prend de plus en plus des proportions inquiétantes.
Deux jours après la rentrée scolaire, les groupes de soutien scolaire affichent déjà complets. La pression transmise aux parents d’élèves, notamment ceux qui sont en fin de cycle, se manifeste largement sur les réseaux sociaux. C’est une frayeur qui semble de plus en plus fondée, notamment si l’on confère à la liste des prix des séances de révisions scolaires proposés qui augmente d’une année à l’autre au point de dépasser la capacité financière de la majorité de ménages annabis. ” Pour les élèves concernés par l’examen du baccalauréat, les prix des cours de soutien des matières principales débutent à 3500 da par mois et vont jusqu’au 4500 pour les cours collectifs tandis que ça dépasse les 10.000 pour les cours individuels”, témoigne une enseignante avant de préciser que cette pratique a pris une ampleur dangereuse pendant la période de la crise sanitaire. Se trouvant confrontés à un bouleversement sans précédent, causé par les multiples changements dans le calendrier scolaire et les conditions de scolarité, les élèves en fin de cycles se sont dirigés massivement vers les locaux et les garages aménagés en ” écoles privées” pour améliorer leurs connaissances. C’est durant cette période que les cours de soutien privés sont arrivés à remplacer, de manière holistique, les cours assurés dans les établissements scolaires. C’est ainsi que cette alternative s’affiche de plus en plus indispensable pour la majorité des élèves.
Interrogée sur ce sujet, Malek Hadjadji, étudiante à l’université s’apprêtant à repasser l’épreuve du baccalauréat nous raconte que ” plusieurs élèves ont été expulsés des séances de soutien scolaires pour avoir raté le règlement d’un seul mois. Ce n’est pas évident de payer 3500 da par mois pour au moins trois matières principales, notamment avec les répercussions de la crise sanitaire. Nous n’avons constaté aucune solidarité de la part de ces enseignants, bien au contraire, ils se sont très bien servis de la situation”.