Il est bien loin le temps où l’on invoquait, en cas de mauvais résultats, la réhabilitation des installations pour cacher ses faiblesses de gestion en recourant à des justifications alambiquées. Combien de réhabilitations a connu ce «mastodonte» de l’industrie algérienne pour, soi-disant, relancer la production ou remettre les machines en bon état?
Ainsi, de réhabilitation en réhabilitation, l’usine a touché le fond ; car, au lieu d’atteindre la progression ou l’amélioration voulue, on n’a fait qu’affaiblir la marche de l’usine, voire ravager ou détériorer les installations et équipements.
Et comme il est connu de tous, on est arrivé à une très mauvaise situation. En effet, que restent-ils des batteries de la cokerie, hauts fourneaux, particulièrement le premier qui a été disloqué, des PMA, laminoirs, acières, etc…?
Pour bien comprendre le soi-disant sérieux des actions engagées pour la remise en état de la cokerie, il n’est qu’à se référer à ces communiqués de presse où l’on annonça, par le biais du Syndicat de l’entreprise, son arrêt. Ainsi, a-t-il été dit que cet arrêt a nécessité l’interruption de la ligne du traitement du gaz et des batteries, ainsi que l’adaptation du chauffage des fours?
Polonais et Russes ont été appelés à la rescousse pour le remplacement des batteries de la cokerie. Pas moins de 20 millions d’Euros ont été nécessaires pour financer cette réparation qui n’a duré qu’un an.
Entretemps, les quelque 300 charbonniers, dont une partie restera sur place pour assurer des missions d’entretien et de maintenance, seront affectés à d’autres unités du complexe, tout en gardant leur statut.
Tout cet argent dépensé dans l’appel aux Polonais et Russes ainsi qu’aux frais nécessaires à l’achat des équipements neufs, a-t-il donné des résultats probants?
Il est malheureux de dire que tout ceci a débouché sur un résultat très inattendu : celui de la fermeture définitive de la cokerie avec les conséquences connues qui sont l’importation de coke pour l’élaboration de la fonte.
La fonte est nécessaire à l’élaboration de l’acier dans les aciéries à oxygène. Notons qu’il se trouve dans le complexe d’El Hadjar deux aciéries à oxygène et une aciérie électrique.
Les deux aciéries à oxygène, la numéro 1 et la numéro 2, élaborent, pour l’une des brames nécessaires à la fabrication de la tôle et pour l’autre la fabrication de billettes qui sont transformées en ronds à béton et fils machines selon les nuances d’aciers.
Quant à l’aciérie électrique, elle est spécialisée dans l’élaboration de lingots destinés à la tuberie sans soudure pour la fabrication de tubes.
Sans rentrer dans les détails, nous constatons que le complexe traverse une période très hasardeuse de son existence. Fermeture des deux batteries de la cokerie, une seule ligne de la préparation matière et agglomérés qui reste en production, arrêt du haut fourneau n°1, faiblesse et/ou effondrement générale de la production.
Au niveau des autres ateliers, tels que les laminoirs, les aciéries et, par-dessus tout, le départ des meilleurs cadres, de la maîtrise et des ouvriers dans le cadre de départs volontaires faits à la hâte, pour diverses raisons, a profondément enfoncé l’usine dans une zone de turbulence dangereuse. La preuve : l’instabilité des équipes dirigeantes désignées pour la gestion de l’usine.
Par : OULHASSI Mohamed












