Depuis plusieurs années, le complexe Sider El-Hadjar a largement fait parler de lui, entre marchés, vols, détournement et sabotage. L’entreprise a été touchée par plusieurs scandales. Le dernier en date est l’annonce retentissante de la mise à l’écart du Pdg du complexe, Karim BOULAIOUNE.
Lors de son installation, en novembre 2023, Boulaioune a exprimé «sa volonté de déployer tous les efforts et de coopérer avec l’ensemble des partenaires de l’entreprise pour permettre au complexe de retrouver sa place économique dans la filière sidérurgique».
Moins d’une année après, le Pdg du complexe Sider El-Hadjar et Noureddine Salehi, Pdg de l’entreprise Fondal, autre filiale du groupe Imetal, mais aussi le responsable d’un hôtel public de haut standing, qui se trouvent, depuis mardi dernier, gardés-à-vue dans les locaux des services de sécurité à Alger pour répondre d’une affaire jugée grave de transactions douteuses.
Les deux mis en cause partagent le même secteur d’activité, celui des produits sidérurgiques. Fondal, est spécialisée dans la production et la commercialisation de pièces moulées en fonte, acier et métaux non ferreux. Sider El-Hadjar se distingue par sa production de rond à béton et de bobines galvanisées. Alors que le troisième suspect, il serait mêlé dans le commerce des déchets ferreux et non ferreux, une activité qui procure d’importants avantages financiers.
Selon certaines informations, une rencontre dans un grand hôtel luxueux d’Alger aurait permis de conclure des transactions douteuses qui seraient l’objet du scandale. Alors que leur présentation par devant le juge est prévue durant cette semaine pour instruire un dossier qui aura, à coup sûr, un impact sérieux sur le secteur des industries sidérurgiques et métallurgiques.
Cette affaire a eu comme une ode de choc sur l’ensemble des sidérurgistes du complexe Sider El Hadjar. Certaines sources de l’intérieur de l’usine se disent désabusés. Les langues se délient en pointant du doigt une mauvaise gestion, des transactions douteuses sur le dossier de
l’importation du coke. Mais aussi, le recrutement aléatoire d’une vingtaine de personnes n’ayant aucune qualification avec des salaires mirobolants profitant de résidences luxueuses, de voitures de hautes
gammes. Tout cela, malgré les efforts consentis par l’État et sa mise en garde de l’utilisation rationnelle des importants fonds accordés par les pouvoirs publics.
Il a été également révélé que des compétences ont été injustement marginalisées et qui ont été soumises au chômage technique. Cela en dépit des difficultés financières dont souffre le complexe depuis des années, alors que ce dernier a connu un regain d’activités significatives.
Ces derniers mois, le haut fourneau n’arrivait qu’à produire que la moitié de sa production prévisionnelle de fonte. Un témoignage poignant qui nous a été accordé par un sidérurgiste au seuil de la retraite qui dira, d’un ton agacé, «il est grand temps que justice soit faite et que les coupables rendent des comptes.»
Par : A.Ighil