Par : Amar Ait Bara
Le boulevard de l’Afrique où est situé le quartier du 13 Mai a été, depuis vendredi dernier, le théâtre d’un mouvement de protestation des familles de harraga disparus en haute mer. Ces derniers étaient formés de deux groupes, l’un issu du quartier de Sidi Salem et le second de la cité du 13 Mai, ayant tous les deux quitté la plage de Sidi Salem la semaine dernière, à bord de deux embarcations à fond plat, et depuis, ces derniers n’ont pas donné signe de vie, laissant planer une inquiétude et une angoisse sur les parents. Le premier groupe, composé de dix personnes, a été cependant retrouvé après un naufrage et ses membres ont été récupérés et ont rejoint leurs domiciles respectifs. Quant au groupe du 13 Mai, l’inquiétude de leurs familles gagne du terrain puisque ses membres n’ont donné aucun signe de vie depuis qu’ils ont pris le large de la côte annabie pour essayer de rejoindre l’autre rive de la Méditerranée. Ainsi pour montrer leur mécontentement, les parents de ces candidats à l’émigration clandestine ont barré, dans l’après-midi du vendredi, la route aux automobilistes au niveau du siège de la Protection civile, sur le boulevard de l’Afrique et plusieurs voitures ont été attaquées à l’aide de blocs de pierre, créant ainsi un climat de panique parmi la population. Après l’arrivée des policiers qui voulaient négocier, ces derniers ne détenaient aucune information relative à cette affaire, mais ils ont promis cependant de faire de leur mieux pour procéder à des recherches, tout en demandant aux protestataires de libérer le passage. Les protestataires sont repartis, avant de revenir à la charge pour bloquer encore une fois la route durant toute la nuit du vendredi à l’aide des bacs à ordures et des palettes en bois, incendiées au niveau du rond-point de la cité Safsaf, obligeant les automobilistes à faire des détours et à changer d’itinéraire pour éviter le pire. Et ces derniers sont restés tard dans la soirée du vendredi pour maintenir la pression sur les pouvoirs publics, en demeurant au niveau du rond-point de l’entrée de la cité Safsaf, lieu de passage des voitures. Cependant, les citoyens déplorent l’attitude de ces mécontents pour faire valoir leurs droits et ne sont nullement solidaires avec eux, car ils n’ont aucune responsabilité dans ce problème et ce sont les parents qui doivent endosser l’entière responsabilité de ce qui leur arrive, car ce sont eux-mêmes qui ont poussé leurs progénitures à quitter le pays en leur fournissant l’argent nécessaire. Un cas identique s’est déroulé le mois de décembre de l’année 2021, au niveau du même quartier et pour les mêmes motifs. Après des dépassements, les 8 harraga ont été retrouvés par les Gardes côtes, sains et saufs au large d’El Kala, dans la wilaya d’El-Tarf.