Par : A.A
Cinq jours après l’horrible crime d’un jeune homme, assassiné près de son domicile, la population de Didouche Mourad, une commune distante de 17 km de Constantine, est toujours sous le choc. Un crime qui a défrayé la chronique locale. Ce crime est sur toutes les lèvres. Un sujet de discussion qui s’est imposé. Grands et petits relatent les faits de ce crime crapuleux. Et la question lancinante que tout le monde se pose est : pourquoi autant de crimes et d’assassinats? Toul le monde veut effectivement comprendre pourquoi sommes-nous arrivés à ce stade avancé de criminalité ? Pour les spécialistes, les réponses à tous ces questionnements existent. Tous les ingrédients sont réunis, a tenu à préciser M.Z, un enseignant en sociologie à l’université de Constantine, pour que ces actes criminels « se propagent » dans la ville. Il suffit de faire un tour d’horizon à travers la ville pour se rendre compte de ce constat, à la fois accablant et effarant. Selon lui, le crime commence généralement par une autre violence, celle du vocabulaire que les gens utilisent chaque jour. Une parole, une seule, est suffisante pour qu’une simple discussion verse carrément dans le crime. Que des mots grossiers dans la « bouche » de nos jeunes. Ce qui révèle clairement la dégringolade de notre échelle de valeurs. Ce sont des signes qui ne trompent pas, dira-t-il. Et, ce bouleversement de nos valeurs sociales n’est que le résultat d’une série de démissions, à la fois des parents, de l’école et des autres institutions censés éduquer nos enfants, la mosquée entre autres. Nos enfants, faut-il le reconnaitre, sont livrés à leur propre sort. Et si l’école et la mosquée ne sont plus aujourd’hui des lieux de quiétude et de sécurité, cela ne peut que « réconforter » la position des défenseurs de ladite thèse. La violence a gagné malheureusement tous les espaces. Qu’il soit dehors ou même chez lui, le citoyen à Constantine n’est plus en sécurité, de jour comme de nuit ! Un sentiment d’insécurité que tout le monde partage. Les barreaudages de nos maisons sont là pour témoigner de cette inquiétude, ou plutôt de cette peur, largement exprimée. La prolifération du phénomène de la drogue, notamment dans les milieux des jeunes, est aussi à l’origine de cette situation d’insécurité urbaine. Et l’on revient, à ce propos à dire, encore une fois, que la gestion d’une ville, c’est aussi une sécurité d’une population qu’il faudra garantir. La sécurité vaut mieux que la nourriture, pour reprendre les dire d’un ami. Sans la sécurité, la vie finira par virer au cauchemar. Plus de sécurité et surtout plus de fermeté dans les mesures prises contre les auteurs de ces crimes réclame ainsi la population, toute la population de Constantine.