Par : Chaffai Chawki
Depuis plus de trois mois, la distribution du lait en sachet subventionné par l’Etat, connaît une perturbation inquiétante à capitale des haracta. Tôt le matin, les citoyens font la chaîne devant les supérettes et épiceries pour arracher deux sachets de lait à 60 da dans des conditions lamentables.
“Une véritable humiliation, les gens se bousculent pour du lait avant de se rendre au travail. Ces scènes clownesques et désolantes perdurent dans le temps dans l’espace sans l’intervention des brigades de la direction du commerce”, nous confie un retraité.
Au mois de juillet 2021, le nombre des inscrits dans le programme du lait à travers la wilaya d’Oum El Bouaghi était de 404 éleveurs pour une prise en charge de 4.451 vaches laitières. La quantité de lait collectée, durant cette période, était de 10.059.585 litres, alors que la quantité durant la même période en 2020 était de 14.617.982 litres.
La question qui demeure posée par le consommateur est de savoir : si le nombre de laiteries est suffisant pour assurer la couverture des 29 communes d’Oum El Bouaghi et des wilayas limitrophes en lait en sachet, pourquoi la pénurie persiste-t-elle ?
Une dame croisée devant une supérette intervient pour nous dire qu’en été les sachets de lait subventionné étaient vendus en catimini aux crèmeries et cafés, alors qu’en hiver les crémeries ne font plus de glaces. Cette même dame se demande où était passé le quota qui allait à ces crémeries.
Les citoyens sont, par ailleurs, sanctionnés par les gérants des supérettes qui leur imposent souvent deux sachets de “Cherbate” (citronnade) et un sachet de lait de vache pour deux sachets de lait subventionnés. Pourtant la vente concomitante est une pratique interdite par la loi. « Une arnaque au vu et au su de tout le monde », affirment des citoyens rencontrés devant une supérette.
La direction du commerce est interpellée par les citoyens de la ville d’Ain Beida pour mettre fin à cet état de fait inacceptable, et la présence des brigades des pratiques commerciales et ceux de la qualité sur le terrain est aujourd’hui plus qu’une nécessité.