Par : R.C
La rue Frikh Baghdadi, jouxtant l’avenue de l’ALN dans le centre-ville d’Annaba, a été fermée à la circulation automobile après un affaissement de la chaussée, survenu mardi après-midi, à moins de 3 mètres d’un chantier de réalisation d’une promotion immobilière.
Les habitants du quartier sont catégoriques : pour eux, ce sont les « travaux lourds » au niveau du chantier de l’une des promotions immobilières sur les lieux qui ont mené à cette situation. Contacté, l’un des locataires de ce quartier du centre-ville affirme que certains voisins ont été sinistrés. Les murs de certaines habitations ont été fissurés à cause de l’excavation du terrain destiné à la réalisation d’une promotion immobilière, dans le but de construire les fondations de ce futur building.
Les accusations des riverains sont corroborées par la direction de la Protection civile. En effet, contactée par Le Provincial, la cellule de communication de la Protection civile nous informe que l’affaissement a commencé par des fissurations sur la chaussée, à partir de 21h00, ce mardi. Ces fissures se sont étendues sur une longueur de 24 m et une largeur de 8 m. La même source explique que ces fissurations sont dues aux travaux de construction d’un immeuble situé à quelques mètres de la rue, confirmant ainsi les accusations des habitants du quartier, qui appellent les autorités locales à se saisir du dossier.
Une situation récurrente
Les promoteurs immobiliers sont souvent à l’origine de nombreuses infractions qui mènent à des dégâts. Les derniers en date furent ceux de la cité Montplaisant et de Sidi Aissa qui ont causé d’importants dégâts matériels. Il y a quelques mois de cela, à la cité Montplaisant, dans les quartiers Nord de la ville, un promoteur immobilier qui avait « omis » de réalisé un mur de soutènement, comme l’exige la réglementation en vigueur, a causé un glissement de terrain qui a emporté avec lui une partie du jardin et de la cour d’une villa mitoyenne. Le maire de l’époque s’était tout de suite rendu sur place pour stopper les travaux, jugés dangereux, selon ses dires. Deux jours seulement avant l’incident de Montplaisant, un glissement de terrain avait bloqué la circulation au niveau de cet axe routier, à moins de 5 mètres du chantier d’un autre promoteur immobilier, à Sidi Aïssa, sur la route menant du rond-point de la cité Beni M’hafer, vers la commune de Séraïdi. Les citoyens ont tout de suite pointé les négligences des promoteurs et le non-respect des normes en matière de protection de l’environnement immédiat des chantiers, mais les autorités locales n’ont toujours pas réagi.
Les citoyens d’Annaba ne cessent de dénoncer l’anarchie urbanistique et le non-respect des règles de base de la construction immobilière.
Dès son arrivée à Annaba, le wali, Djamel Berrimi, avait promis de mettre de l’ordre dans ce secteur et de combattre « la mafia du foncier ». Près de 3 ans après sa nomination à la tête de la wilaya, M. Berrimi n’a finalement rien pu faire.