Par : Amar Ait Bara
Le bilan des harraga disparus en mer, dont l’embarcation a fait naufrage, jeudi dernier aux large des côtes annabies, s’est alourdi pour atteindre 5 personnes, dont 2 femmes, confirment nos sources. Ce sont les femmes qui ont été découvertes les dernières, lundi dernier au large de la côte de Seraidi, après la découverte des 3 jeunes victimes, dont deux sont originaires du quartier du 13 mai et une autre du quartier des Lauriers roses. Ainsi, après l’intervention des parents qui sont montés au créneau pour montrer leur colère en procédant à la fermeture de la route depuis le vendredi dernier afin de demander aux pouvoirs publics de réagir. Enfin, des recherches ont été entamées par les différents services de sauvage pour rechercher les harraga disparus depuis jeudi dernier. Selon nos sources, deux embarcations clandestines ont pris le large à partir de la plage de Sidi Salem pour essayer atteindre l’autre rive de la Méditerranée ; la première embarcation est arrivée à bon port et les migrants clandestins étaient arrivés sains et saufs, selon leurs familles. La seconde, quant à elle, a eu des problèmes et a échoué au large de la côte annabie, selon nos sources et ses passagers ont péri ; d’ailleurs, les dépouilles de deux jeunes, issus du quartier du 13 mai, D.R et S.H, la trentaine, ont été retrouvées au niveau d’un endroit appelé Snabel, situé entre les rochers des deux frères. Ces derniers ont été transférés à la morgue du Centre hospitalier universitaire, CHU d’Annaba, pour y subir des autopsies et, éventuellement des identifications. En outre, le cadavre d’une autre victime, originaire de la cité des Lauriers roses, qui était à bord de cette deuxième embarcation, a échoué au large de la plage de Chétaïbi. Il a été récupéré et identifié par sa famille. La pauvre victime de cette tragédie a été enterrée dans l’après-midi du samedi dernier au niveau du cimetière de Bougantas. D’autres sources indiquent que ces harraga avaient emprunté une embarcation peu sûre, conçue en polyester, une matière peu fiable et moins résistante aux vagues ; elle s’est brisée en deux, avant de couler. Cependant, ce n’était pas l’avis d’un autre expert qui précise que la barque était solide et que, probablement une rixe a éclaté à bord, comme c’est souvent le cas et les autopsies détermineront les causes exactes des décès de ces candidats à l’émigration clandestine. C’est souvent durant l’été que les tentatives d’émigration clandestine se multiplient grâce aux conditions climatiques clémentes et une mer calme, mais ce n’est pas évident, la houle est imprévisible et peut cacher une tempête. Le phénomène de l’émigration clandestine prend des proportions alarmantes en devenant un drame social dont la cause principale sont les problèmes sociaux et tout le monde est tenté par cette aventure si dangereuse. Cependant, de nombreuses tentatives d’émigration clandestine illégale à l’aide d’embarcations de fortune ont été effectuées ces dernières semaines, synonyme de de déperdition scolaire et d’oisiveté des jeunes à la recherche d’une vie meilleure. Ceci interpelle tout un chacun, les parents et les pouvoirs publics à réagir pour trouver les solutions nécessaires. Ainsi, au niveau de certaines plages, les services sécuritaires ont multiplié les barrages pour dissuader les jeunes à renoncer à la tentation de l’émigration clandestine. Alors que les plages de la wilaya d’El-Tarf demeurent les endroits privilégiés des candidats à l’émigration clandestine voulant rejoindre l’autre rive à bord d’embarcations de fortune. D’ailleurs, le naufrage des deux barques de fortune à fond plat, n’est qu’un symbole de mal-vie et surtout de misère. Il faudrait que les pouvoirs publics se penchent réellement sur ce phénomène qui mérite une attention particulière, avec des solutions à préconiser, car celui-ci prend des proportions inquiétantes. En effet, des familles entières ont été endeuillées par des drames où la mer a emporté nombre des leurs, dont les corps de certains n’ont pas encore été trouvés à ce jour.