Le procès de l’affaire dite de l’ “achat des parrainages” relatifs à l’élection présidentielle du 7 septembre, dans laquelle sont impliqués les trois candidats à ce rendez-vous électoral, Saïda Neghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hamadi, qui devait se tenir, avant-hier, lundi, au niveau de la troisième chambre du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed, a été reporté au 26 avril prochain.
Par ailleurs, la demande de la levée du contrôle judiciaire qui a été décidée pour les trois ex-candidats à la candidature a été rejetée. De même pour la demande de libération des 68 prévenus impliqués dans cette affaire, mis en détention provisoire depuis le 5 août 2024.
En tout, ce sont 82 personnes, majoritairement des élus, mais aussi les trois ex-candidats et quelques-uns de leurs proches, qui sont impliquées dans cette affaire d’achat de parrainage relatifs à la présidentielle du 7 septembre dernier.
Des élus qui sont donc soupçonnés d’avoir monnayés leurs “signatures” contre des sommes variant de 2000 à 5000 dinars.
C’est le 24 mars dernier que le juge d’instruction a renvoyé le dossier devant le tribunal. Un mois auparavant, les 24 et 25 février plus précisément, il avait entendu tous les prévenus dans cette affaire.
Une audition à l’issue de laquelle il avait placé un troisième fils de Saida Neghza, sous contrôle judiciaire.
Un autre fils de l’ancienne présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) est en détention provisoire alors qu’un troisième, en fuite, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.
Les 82 prévenus sont poursuivis pour les chefs d’accusation d’ “octroi d’un indu privilège”, “trafic d’influence”, “offre ou promesse de dons en numéraire en vue d’obtenir ou de tenter d’obtenir des voix d’électeurs” “, “abus de fonction”, “obtention de dons en numéraire ou de promesses de voix électorales” et ”escroquerie”.
Pour rappel, Saïda Neghza, Belkacem Sahli, secrétaire général du parti Alliance nationale républicaine (ANR), également ex-député et ancien secrétaire d’Etat, et Abdelhakim Hamadi, docteur en médecine vétérinaire et chef d’une entreprise, avaient déposé, au mois de juillet 2024, des dossiers de candidatures en prévision de l’élection présidentielle du 7 septembre de la même année.
Fin juillet, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a rejeté leurs dossiers, avec ceux de dix autres prétendants à la candidature, et ce, pour diverses raisons notamment “parrainages insuffisants” ou “double signature”.
Neghza, Sahli et Hamadi ont déposé des recours auprès de la Cour constitutionnelle qui ont été invalidés.
Quelques jours plus tard, ils ont été convoqués par le procureur de la République.
Le 1er août 2024, le procureur général près la Cour d’Alger, Lotfi Boudjemaa a révélé, lors d’une conférence de presse, qu’ “une enquête préliminaire approfondie avait été diligentée sur une affaire d’achat de parrainages d’élus par certains prétendants à la candidature à la prochaine présidentielle”.
Le 4 août 2024, 68 personnes impliquées dans cette affaire, dont beaucoup d’élus locaux, ont été placées en détention provisoire. Saïda Neghza, Belkacem Sahli et Abdelhakim Hamadi ont été placés, par contre, sous contrôle judiciaire.
Par : Elyas Abdelbaki