Par : M.L
Sur les hauteurs de Sidi Aïssa, tous les habitants ne sont pas logés à la même enseigne.
Symbole de l’expansion de la ville et de sa modernisation, avec ses promotions immobilières hors de prix, Sidi Aïssa, abrite pourtant une zone d’ombre qui n’est pas pour flatter les autorités locales.
Plus d’une vingtaine de familles installées dans cette zone, située vers la montée de Séraïdi, mais qui relève pourtant du chef-lieu de la wilaya, vivent sans être raccordés aux réseaux d’électricité, de gaz et d’eau. Loin d’être les derniers arrivés à Sidi Aïssa, ces familles sont pourtant les dernières à être considérées.
La majorité des maisons que compte la zone en question, a été établie bien avant l’indépendance de l‘Algérie. Fief de l’emblématique martyr d’Annaba, Rizi Amor, cette zone d’ombre compte encore ses descendants parmi les habitants.
Aussi ahurissant que cela puisse paraitre, les habitants de ces maisons s’éclairent encore à l’aide de lanternes venues d’un autre temps ou de bougies. Les hommes s’occupent de transporter et de recharger des bonbonnes de gaz pour les besoins des foyers. Pour ce qui est de l’approvisionnement en eau, les familles ont installé des fûts et des citernes raccordés à des tuyaux. Les habitants de ce plateau se dirigent vers les sources d’eau naturelles avoisinantes pour faire des stocks d’eau potable.
A l’heure où le chef d’Etat insiste sur l’éradication totale des zones d’ombre à travers le pays, est-il acceptable qu’une zone d’ombre de cette ampleur demeure au cœur même de la ville d’Annaba ?
N’est-il pas temps de régulariser la situation de ces habitants et de leur donner un statut de citoyens à part entière, avec ce que cela inclut comme droits?
Installés sur les lieux depuis une quarantaine d’années en moyenne, les habitants de ce plateau n’ont jamais été inquiétés par les autorités et sont dans le flou total, quant à la régularité de leur situation. Véritable parias de la wilaya, ils entretiennent un dialogue de sourds avec des autorités qui les boudent.
Ces Annabis n’ont été recensés dans aucun programme relatif à l’éradication de l’habitat précaire. Et n’ont pas reçu de délégation depuis 2005, date à laquelle on leur avait promis le raccordement imminent aux gaz et à l’électricité.
Alors, les habitants de la commune d’Annaba sont-ils Citoyens ou pas ? Le paradoxe de la situation et l’oubli des autorités rendent la réponse impossible.
Pourtant, dans ce flou, les habitants des lieux n’ont pas manqué de saisir les autorités à plusieurs reprises, via des lettres adressées aux trois derniers walis en poste à Annaba, en vain. Les mêmes lettres ont été envoyées à la direction générale de la Sonelgaz sans retour concluant.