« Village colonial en mémoire (presque évanouie)… Zerizer » est le titre du dernier ouvrage que vient de signer le professeur agrégé de grammaire Ghodbane Toumi aux éditions ACA (2022).
Dans l’avant-propos de cet essai, certes modeste, de son volume mais combien intéressant à lire son contenu, l’auteur tient à souligner ses souvenirs n’ont aucune relation avec quelque référence historique livresque ou mémorielle. « Seule ma mémoire en est l’émanation », note le pédagogue. Le contenu est un condensé de textes qui déplient des fragments de souvenirs de Zerizer, en période coloniale. Une contrée à la croisée des chemins et quelques encablures de Bône, Combes, Mondovi, Morris (aujourd’hui Annaba, Asfour, Dréan, Besbes et Ben M’hidi). Les textes proposés sont indépendants les uns des autres. Ils peuvent être lus séparément et dans le désordre, et cela n’altère en rien la compréhension. « Pour certains sentiments », note-il dans le préambule du livre, « nous avons, moi et ces souvenirs, voulus être plus réels et aussi honnêtes et précis que possible. Par un désir individuel, ma fidélité naturelle et ma sympathie pour ce village m’ont encouragé à l’écriture de ces souvenirs.»
Ghodbane Toumi n’omet pas de rendre hommage aux siens qu’il a tenu à mettre en évidence dans ces fragments de mémoire, mais aussi aux nouvelles générations de son village qui auront lu et apprécié ou critiqué ses récits. Ce récit est un peu l’histoire d’une région, d’un pays qui a vécu les affres du colonialisme, la misère des indigènes. « C’est aussi les traditions, les coutumes sociales, la dureté de la vie sous le règne de la colonisation française… Ne sont-ils des thèmes à relents sociologiques ?», s’interroge le sémiologue Noureddine Mesbahi dans la postface du livre. Ghodbane Toumi est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages dont « Un pédagogue en colère », « La pédagogie par objectifs », « Études scientifiques du texte littéraire » et « Grammaire active ».
Par : A.Ighil