Par : M. Rahmani
Des travaux ont été lancés, il y a plus d’une semaine, pour remplacer les lampadaires plantés tout le long de la Grand-rue traversant de part en part la localité de Sidi Amar pour, dit-on, améliorer l’éclairage public défectueux par endroits. Le projet avance et tout porte à croire que l’on veut achever les travaux dans les délais fixés et ce, avant les prochaines législatives qui seront certainement suivies par des élections locales visant le renouvellement des assemblées communales et de wilaya.
Or, cette initiative n’a pas suscité l’enthousiasme des citoyens qui sont allés jusqu’à critiquer cette dépense qu’ils jugent inappropriée. « C’est juste de la poudre aux yeux, nous dit un habitant de la cité UV 24, les anciens lampadaires ne sont pas défectueux, on n’a juste pas changé les ampoules, plongeant ainsi dans l’obscurité la voie principale, à croire qu’on l’a fait exprès pour engager ces travaux. »
Un autre nous dira que les problèmes de Sidi Amar, ce n’est pas seulement la rue principale « Ce sont surtout les quartiers populaires qui sont restés sans éclairage depuis des années et cela a favorisé les agressions et les cambriolages de nuit, les gens ont vraiment peur en rentrant le soir chez eux et, pour ces quartiers on n’a pas pensé à installer des lampadaires et ça dure sans que personne parmi ces soi-disant élus ne s’inquiète de la situation. Et même les travaux d’aménagement avec implantation d’aires de jeux pour enfants sont sélectifs et n’ont concerné que certains quartiers et cités au détriment d’autres. Un autre encore, quinquagénaire, universitaire celui-là, déplore que les élus de la commune ne s’intéressent qu’au superflu « Je ne dis pas que s’occuper de l’éclairage est superflu non, on aurait tout simplement changé les ampoules car ces lampadaires fonctionnent encore mais, voulant embellir et donner une meilleure image de la ville, ils ont décidé de s’occuper de cette voie principale. Mais là, on met la charrue avant les bœufs car nos problèmes ici à Sidi Amar c’est plutôt les déchets et les ordures ménagères qui ont tout envahi, ce sont les bovins qui circulent librement et partout, pénétrant dans les écoles, les lycées et même à l’université, on ne s’en est pas occupé et toutes les promesses faites à ce sujet par ces élus concernant la mise à la fourrière de ces bêtes n’ont pas été tenues et cela empire de jour en jour.
Les problèmes, c’est aussi ces kiosques illicites qui se dressent sur les trottoirs empêchant les habitants de les emprunter et les obligeant à descendre sur la chaussée avec tous les dangers que cela suppose pour les piétons. » nous confie-t-il visiblement hors de lui.
Pour ce vieil habitant connu sous le nom de Ammi Ahmed, ceux qui ont décidé de cette rénovation sont frappés de cécité, citant un proverbe bien de chez nous il dira « Il ne manque à l’aveugle que le Khôl », une façon ironique de tourner en dérision ces travaux qu’il trouve inopportun et inutile « On aurait mieux fait de consacrer cette enveloppe à l’hygiène publique, on est vraiment submergé par les déchets qui traînent partout, on nous dit qu’on manque de moyens et pourtant on dilapide ces moyens en les dépensant ailleurs. C’est à n’y rien comprendre. Peut-être que la prochaine assemblée s’occupera vraiment des problèmes de la ville et de ses citoyens »